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Colorant E171 : un risque pour les femmes enceintes ?

Composé de nanoparticules de dioxyde de titane, l’additif E171, utilisé comme colorant dans l’alimentation, les médicaments et les cosmétiques, fait l’objet d’une suspension temporaire d’utilisation en France, du fait de craintes pour la santé. De nouvelles données inquiétantes pourraient amener à prolonger cette interdiction.

L’étau se resserre autour du E171. D’après une étude récente (1), les nanoparticules de dioxyde de titane qui composent ce colorant utilisé dans l’alimentation et les produits cosmétiques sont capables de passer à travers le placenta des femmes enceintes et d’atteindre leur fœtus. Des chercheurs français ont en effet constaté la présence de dioxyde de titane dans la totalité des 22 placentas de femmes enceintes qu’ils ont pu étudier, ainsi que dans la moitié des premières selles de 18 nouveau-nés.

Une information particulièrement inquiétante, alors que de précédentes études, menées sur des animaux de laboratoire, suggèrent que cette nanoparticule peut perturber le développement fœtal. Mais une information qui tombe à point nommé.

PROLONGATION DE L’INTERDICTION ?

Car la France a suspendu jusqu’au 31 décembre 2020 l’utilisation du E171 dans les denrées alimentaires, sur la base de données suggérant un risque cancérogène chez l’adulte. Et le gouvernement devra bientôt décider de la prolongation ou non de cette suspension. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) prépare quant à elle un avis scientifique sur les risques liés à l’ingestion de cet additif, attendu pour mars 2021. Ces nouvelles pourraient donc peser sur la conclusion des experts européens, qui servira elle-même à guider le choix de la Commission européenne. À savoir interdire, ou non, l’utilisation du E171 en Europe.

Les parlementaires européens, eux, se sont déjà exprimés : ils ont adopté, le 8 octobre dernier, une résolution appelant la Commission européenne à interdire l’utilisation de cet additif. Quant à l’UFC-Que Choisir, elle continue d’appeler à un élargissement de l’interdiction de cet additif, qui s’applique également aux médicaments et cosmétiques susceptibles d’être ingérés (dentifrice, rouge à lèvres…).

(1) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33023621/ (en anglais)

Elsa Abdoun

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