Permis de conduire : le permis à 1 € par jour réservé aux auto-écoles labellisées
Depuis le 1er janvier, les auto-écoles voulant proposer le permis à 1 € par jour doivent disposer du label « qualité des formations au sein des écoles de conduite ». Une incitation pour les établissements à monter en gamme, alors que notre carte interactive montre que les résultats à l’examen sont très inégaux.
Le coût moyen du permis de conduire, chiffré à 1 800 € dans une étude de l’UFC-Que Choisir, est un frein à la mobilité des jeunes. Pour faciliter ce paiement, l’État a mis en place en 2006 le « permis à 1 € par jour », une aide destinée aux 15-25 ans qui se présente sous la forme d’un prêt à taux zéro, de 600 à 1 200 €, avec un remboursement par mensualités de 30 € maximum. Ce dispositif n’est pas accessible dans l’ensemble des auto-écoles. Ces dernières années, il était disponible dans les établissements ayant souscrit à une charte de qualité. Depuis le 1er janvier, l’étau s’est resserré : seules les écoles de conduite détentrices du label « qualité des formations au sein des écoles de conduite », créé en mars 2018, peuvent proposer le permis à 1 € par jour.
Les entreprises labellisées ont une obligation de transparence, mais aussi de moyens (humains, matériel), de formation continue de leurs enseignants, etc. Environ 3 000 écoles de conduite étaient labellisées en juin 2019, selon la liste de la Sécurité routière, soit environ une auto-école sur quatre.
D’IMPORTANTES INÉGALITÉS TERRITORIALES
La présence de ce label de qualité (qui peut être visible sur la devanture de l’école labellisée, sur ses véhicules ou sur son site Internet) est un critère à prendre en compte au moment de choisir son auto-école. Il n’est pas le seul : les taux de réussite sont aussi un indicateur de la qualité de l’enseignement dispensé.
La mise à jour de notre carte interactive des auto-écoles pour l’épreuve de conduite du permis B, qui comporte les chiffres pour 2018 publiés récemment par les autorités, permet de comparer les auto-écoles ainsi que de choisir celles ayant les meilleurs résultats et donc, dans une certaine mesure (le taux de réussite dépendant aussi du milieu socio-économique où se trouve l’établissement), la meilleure formation.
Notre carte montre que si en 2018, le taux moyen de réussite était de 57,9 %, les inégalités sont très importantes entre territoires. Plusieurs départements affichent un taux de réussite supérieur à 70 % (Charente, Corse-du-Sud, Dordogne, Lot, Lozère, Vendée), avec un record à 83,3 % de réussite à Saint-Pierre-et-Miquelon ; alors qu’il est inférieur à 55 % dans les départements de Charente-Maritime, Côte-d’Or, Hérault, Loire, Marne, Moselle, Rhône, Paris, Seine-Maritime, Yvelines, Tarn-et-Garonne, Vaucluse, Haute-Vienne, Val-de-Marne, Martinique, Guyane et à la Réunion. En Guadeloupe, il n’est que de 38,6 % !
Ces différences peuvent en partie s’expliquer par des raisons socio-économiques ou contextuelles. Ainsi, les taux de réussite en Île-de-France ou dans le Rhône sont logiquement plus bas, du fait de la circulation plus difficile et d’un faible pourcentage de jeunes pratiquant l’apprentissage anticipé de la conduite. À l’inverse, les taux sont en moyenne plus élevés dans les départements ruraux. Par contre, il est difficile d’expliquer le grand écart entre la Charente-Maritime (52 % de réussite) et ses départements limitrophes, la Charente (70 %) et la Vendée (71 %), ou les 19 points de différence entre l’Aveyron (56 %) et la Lozère (75 %). En plus de bien choisir son auto-école, il peut être pertinent de jeter un œil sur les départements voisins au moment de passer l’examen.
Morgan Bourven