La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a assigné la plateforme de locations saisonnières Abritel pour « pratiques commerciales trompeuses ». La société est accusée de ne pas protéger les consommateurs autant qu’elle le prétend contre le fléau des annonces frauduleuses.
Après avoir sanctionné Airbnb début août pour défaut d’information des consommateurs, la répression des fraudes a annoncé le 17 août avoir assigné l’un des autres leaders du secteur de la location touristique : le site Abritel. La DGCCRF explique avoir mené une enquête en 2020-2021 à la suite de plusieurs signalements auprès de ses services ou dans les médias (Que Choisir, notamment, avait alerté à ce sujet en 2019) de cas de consommateurs victimes d’annonces frauduleuses. « Les investigations ont mis en évidence une communication commerciale vantant les contrôles effectués, la fiabilité, la sécurité et les garanties d’utilisation de la plateforme, en contradiction avec ses conditions générales d’utilisation, qui en réduisent largement la portée effective », résume l’organisme.
En clair : les consommateurs ne sont pas aussi protégés que la plateforme voudrait le faire croire. Pis, ils sont induits en erreur par la communication portant sur « les contrôles effectués par Abritel, sur la portée des engagements de la plateforme et sur le traitement des réclamations », ce qui s’apparente à des « pratiques commerciales trompeuses » selon la DGCCRF. Cette dernière a assigné les sociétés HomeAway France et EG Vacation Rentals Ireland Limited, gestionnaires d’Abritel, devant le tribunal judiciaire de Paris. « Cette action, complémentaire de celle de certains plaignants, est susceptible de faciliter l’indemnisation des victimes de ces pratiques », précise le communiqué du gendarme de la consommation.