UFC-Que Choisir Aude/Pyrénées-Orientales

La SNCF a toujours besoin d’une piqure de rappel !

Madame S. qui habite Salles d’Aude a acheté en décembre 2019 à l’occasion des fêtes de Noël, trois billets aller-retour Narbonne Paris pour elle-même, son mari et son chien.

Or, le train a été supprimé et le remboursement de l’aller a été effectué sans problème. Mais pour le retour, Madame S. a dû racheter deux billets au prix fort, soit 230 euros pour deux personnes et 97,80 euros pour le chien (17 kg) qui faute de place a dû voyager sur les genoux de ses maîtres. La SNCF lui avait alors assuré que le remboursement interviendrait à l’arrivée.

Lorsque Madame S. vient consulter notre antenne de Narbonne le 19 mai, aucun remboursement n’est intervenu. Le conseiller envoie le jour même un courrier à la SNCF.

Le  24 octobre, notre adhérente nous informe qu’elle a obtenu partiellement satisfaction : sur les 327 euros réclamés, elle en a perçu 274 en supplément du bon d’achat de 58 euros que la SNCF lui avait consenti en janvier 2020.

GAIN TOTAL : 274 euros

 

 

27 novembre 2020

Médicaments contre le rhume : des risques toujours élevés

Les médicaments contre le rhume, à base de vasoconstricteurs comme la pseudoéphédrine, ne sont pas conseillés en cas de rhume. Leurs effets secondaires peuvent être lourds.

 Chaque hiver, il est responsable de nez bouchés, congestionnés ou qui coulent. Bien qu’encombrant, le rhume reste une maladie sans gravité. Mieux vaut, donc, ne pas céder à l’attrait des médicaments « antirhume » (Actifed, Dolirhume, Humex Rhume, Rhinadvil…). Ils décongestionnent grâce à des molécules ayant une action vasoconstrictrice, comme la pseudoéphédrine. Celles-ci ne sont pas sans risque, rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

POURQUOI ÉVITER LES MÉDICAMENTS CONTRE LE RHUME ?

Les décongestionnants contre le rhume sont peu efficaces. À l’inverse, ils peuvent provoquer des effets secondaires démesurés, au regard de la pathologie qu’ils traitent. Des cas d’hypertension artérielle, d’angines de poitrine, de convulsions, d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles psychologiques ont, notamment, été signalés. Entre 2012 et 2018, l’ANSM a recensé 307 victimes d’effets secondaires graves, dont 5 sont décédées.

Afin de limiter la prise de ces médicaments, leur publicité a été interdite au début de l’année 2018. En janvier 2020, une fiche d’information destinée aux patients a été élaborée. Elle alerte sur les effets secondaires et doit être systématiquement remise en cas d’achat de décongestionnants. Au vu des risques, l’ANSM conseille de limiter leur usage. Ils peuvent être envisagés seulement si les symptômes persistent alors que d’autres mesures ont été testées.

Dans certaines situations, ces médicaments ne doivent pas être utilisés : en cas de troubles cardiovasculaires, d’antécédents de convulsions, de risque de glaucome, de rétention urinaire ou d’allaitement. Un avis médical préalable est nécessaire en cas de trouble neurologique, d’hyperthyroïdie, de diabète ou de prise de certains médicaments (dérivés de l’ergot de seigle ou antidépresseurs IMAO).

COMMENT TRAITER LE RHUME ?

Rappelons qu’un rhume guérit spontanément sans traitement en 7 à 10 jours. Dans l’intervalle, certaines mesures aident à en soulager les symptômes. Selon nos tests, le sérum physiologique et les sprays nasaux à base d’eau de mer conviennent très bien pour se laver le nez. En complément, il est conseillé de s’hydrater régulièrement et de dormir la tête surélevée. Dans ce dernier cas, le sommeil est facilité. En revanche, les inhalations d’huiles essentielles sont à éviter : elles aussi sont responsables d’effets secondaires et certaines irritent les voies respiratoires.

DES MÉLANGES À RISQUE

Les décongestionnants s’appuient principalement sur l’action des vasoconstricteurs. Dans la plupart des cas, ils contiennent aussi du paracétamol ou de l’ibuprofène, pour lutter contre la fièvre et les maux de tête associés au rhume, ou des antihistaminiques, pour assécher le mucus. Afin d’éviter tout surdosage, il ne faut jamais prendre en même temps un autre médicament à base de paracétamol, d’ibuprofène ou d’antihistaminique. Un conseil pas toujours respecté, comme l’avait révélé notre enquête en pharmacies.

Audrey Vaugrente

18 novembre 2020

Faux sites administratifs : un procès va avoir lieu

Matthieu M. va comparaître le 19 novembre 2020 devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir potentiellement abusé de milliers d’internautes qui cherchaient à obtenir des documents administratifs. Il est encore temps pour les victimes de ses agissements de se faire connaître.

Que ce soit pour obtenir un extrait d’acte de naissance, une carte grise, un certificat de non-gage ou tout autre document administratif, Internet est devenu un passage obligé. Encore faut-il déposer sa demande sur la bonne plateforme. Car des petits malins tentent depuis des années d’orienter les usagers vers leurs propres sites sur lesquels ils proposent, contre paiement, de servir d’intermédiaire. Si le procédé n’est pas interdit en soi, service proposé et prix facturé doivent être clairement affichés, ce qui est rarement le cas.

Ce manque de transparence, c’est notamment ce qui est reproché à Matthieu M. Cet homme de 32 ans doit comparaître le jeudi 19 novembre 2020 devant le tribunal correctionnel de Paris pour pratiques commerciales trompeuses. Il est soupçonné d’avoir, grâce à une dizaine de faux sites administratifs, trompé des milliers de personnes qui cherchaient à réaliser une démarche en ligne. La technique était toujours la même : créer un site aux apparences officielles et le référencer soigneusement sur Google. Puis faire en sorte que le visiteur pense que son service était gratuit ou presque. Sur le site https://casierjudiciaireadmin.com, par exemple, un paiement de 1 € était demandé à la toute fin du processus d’inscription. Pas grand-chose, direz-vous ! Sauf qu’en réalité, ce paiement entraînait un prélèvement automatique de 79 € et la souscription d’un abonnement à 25 € par mois. Mais pour le savoir, il fallait prendre soin de lire les petites lignes cachées plus bas dans la page… Qui plus est, au-delà d’une période d’essai de 12 heures (!), le demandeur ne pouvait plus revenir en arrière, le site n’accordant aucun droit de rétractation, contrairement à ce que prévoit la loi.

D’après nos informations, plus de 20 000 personnes auraient été victimes des 10 sites exploités par Matthieu M., à savoir Etatciviladmin.com, Net-demarches.com, Netdemarche.com, Euroinfotva.com, Casierjudiciaireadmin.com, Cadastredirect.com, Espacedemarches.com, Nongageadmin.com, Cadastreofficiel.com et Etatcivilnaissance.com. En ligne principalement en 2016 et 2017, ces sites ne sont plus accessibles aujourd’hui. Mais d’autres ont pris le relais et l’arnaque continue. Alors si vous avez besoin d’un document administratif, oubliez Google et passez plutôt par www.service-public.fr, qui vous dirigera vers la bonne plateforme. Et si un site vous demande de régler ne serait-ce qu’un euro pour obtenir un certificat de non-gage ou un extrait d’acte de naissance, faites demi-tour !

LES VICTIMES ONT JUSQU’À MERCREDI POUR SE FAIRE CONNAÎTRE

Si vous avez utilisé les services d’un de ces sites et constaté des prélèvements abusifs, il est encore temps de vous constituer partie civile si vous le souhaitez. Cela vous permettra de vous faire reconnaître en tant que victime et, peut-être, de récupérer les sommes versées. Il suffit pour cela d’envoyer votre demande par courrier simple, accompagnée des pièces justificatives en votre possession (copies d’écran, mails de confirmation, avis de prélèvement…), à :

Tribunal Judicaire de Paris
31e Chambre Correctionnelle – Section 2
Parvis du tribunal de Paris
75017 Paris

Vous pouvez vous inspirer de notre lettre type. Surtout, ne tardez pas. Votre demande doit arriver au tribunal avant le début du procès, soit le 19 novembre 2020.

Lettre type

Dossier : ICARUS MEDIA DIGITAL

Madame la Présidente/Monsieur le Président,

Je, soussigné(e) [nom, prénom, lieu et date de naissance, profession], demeurant [adresse complète], déclare me constituer partie civile conformément aux articles 418 et suivants du Code de procédure pénale dans l’affaire Icarus Media Digital.

Ayant commandé un produit sur le site [précisez le nom du site], le [date], j’ai été confronté(e) à [détaillez la situation rencontrée : paiements multiples constatés sur votre compte bancaire, absence d’obtention du document commandé…].

Je vous remercie de bien vouloir prendre en considération ma requête et ma demande de dommages-intérêts s’élevant à un montant de [somme] euros.

Vous trouverez jointe à la présente constitution, les pièces justificatives de ma demande. [Joignez à votre constitution de partie civile un double de la confirmation de la commande ainsi que les échanges courriers ou mails avec le site]

Restant à votre disposition pour toute information complémentaire, je vous prie de croire en l’assurance de ma considération respectueuse.

Date
Signature

 

Cyril Brosset

18 novembre 2020

Renseignements téléphoniques : les 118 surfent sur la crise sanitaire

Des malades se sont retrouvés à devoir payer des factures de téléphone exorbitantes après avoir contacté un service téléphonique censé les mettre en relation avec un médecin de garde. Ils auraient pourtant pu obtenir le même renseignement sans rien dépenser.

25 €, voilà ce qu’a eu à régler Yannick après que son épouse a tenté de joindre un médecin par téléphone. Se réveillant un dimanche matin avec de la fièvre, elle cherche sur Internet le médecin de garde le plus proche. L’un des premiers sites à apparaître sur son écran lui propose d’appeler le 118418 pour lui donner l’information. Au bout du fil, un téléopérateur écoute sa requête, puis la met en relation avec le secrétariat d’un médecin près de chez elle, qui lui dit de passer au cabinet quand elle le souhaite. Au final, la communication aura duré à peine plus de 7 minutes. Yannick en découvrira le montant plus tard, sur sa facture de téléphone.

La forte présence des 118 sur Google n’est pas nouvelle. Pour inciter les consommateurs à composer leur numéro, les sociétés exploitantes ont créé une multitude de sites Internet soigneusement référencés sur les moteurs de recherche. Ainsi, quand un internaute tape « médecin de garde » sur son ordinateur, apparaissent parmi les premiers résultats des sites comme Medecin-de-garde.com, Allo-medecin-garde.fr ou encore Urgence-medecin-garde.fr qui invitent à composer un numéro en 118 pour obtenir le renseignement demandé.

VIsuel numero en 118 medecin de garde
Sur Allo-medecin-garde.fr, difficile de déchiffrer les tarifs de l’appel et du temps de communication.

Le procédé n’a rien d’illégal. Depuis la disparition du 12 il y a 14 ans, les services de renseignements téléphoniques sont exploités par des sociétés privées et passent par des numéros à 6 chiffres débutant par 118. Fixé librement, leur tarif ne peut dépasser 2,99 € l’appel et 2,99 € la minute et doit figurer systématiquement à côté du numéro. « Le prix était bien indiqué, reconnaît Yannick, mais en petits caractères, et en cette période de Covid, on s’inquiète rapidement et on ne fait pas forcément attention à ce genre de détails. » Et pour cause, les sociétés exploitant ces numéros font justement tout pour que le consommateur ne remarque pas le tarif indiqué ou ne se rende pas compte à quel point il est élevé. À aucun moment non plus, elles n’indiquent clairement que ce tarif sera appliqué tout au long de la communication, y compris après la mise en relation avec le correspondant demandé.

Pourtant, la plupart des services fournis par ces sociétés sont disponibles gratuitement ailleurs. Pour obtenir les coordonnées d’un médecin, il suffit généralement d’appeler son médecin traitant. S’il n’est pas disponible, il y a de fortes chances pour qu’il ait laissé sur son répondeur le nom de son confrère de garde. Dans le cas contraire, le Samu (15) vous renseignera.

Cyril Brosset

18 novembre 2020

Assurance auto/moto et Covid-19 : l’UFC-Que Choisir dénonce l’enfumage des assureurs

Sept mois après avoir révélé la manne de 2,2 milliards d’euros économisés par les assureurs auto/moto suite au confinement du printemps, l’UFC-Que Choisir dénonce l’enfumage des professionnels alors que les tarifs vont augmenter jusqu’à 2 % en moyenne l’an prochain. L’association exige la restitution du trop-perçu aux assurés et appellent ces derniers à faire jouer la concurrence, notamment au profit des assureurs vertueux.

CONFINEMENTS ET ACCIDENTS DE LA ROUTE : 2,2 MILLIARDS D’EUROS BEL ET BIEN À RÉTROCÉDER !

En avril 2020, l’UFC-Que Choisir a appelé le Gouvernement à imposer la rétrocession des excédents des assureurs auto/moto réalisés en raison du confinement du printemps par des baisses de primes de 50 euros par auto et 29 euros par moto. Notre estimation initiale d’une économie annuelle pour le secteur de 2,2 milliards d’euros, admise par le Ministre de l’Économie et des Finances1, se trouve parfaitement confortée par les faits2, puisqu’avant même le deuxième confinement, les accidents de la route ont déjà chuté de 14 % sur l’ensemble de l’année.

L’alibi d’un invraisemblable rebond des accidents avec le déconfinement3, utilisé par les assureurs pour refuser toute rétrocession, est donc aujourd’hui clairement contredit par la réalité des faits4. La sempiternelle hausse des tarifs, annoncée jusqu’à 2 % en moyenne en 20215, est donc aussi incompréhensible qu’inacceptable. Qui plus est, elle bafoue l’engagement de baisses des primes en cas de chute du nombre d’accidents pris officiellement et publiquement par la présidente de la Fédération française de l’assurance6 (FFA) !

RÉDUCTION DE PRIMES : DES REMISES ACCORDÉES EN CATIMINI

L’analyse de l’UFC-Que Choisir est claire, et partagée par Bercy7 : l’assuré a droit en cas de diminution du risque au cours du contrat à une diminution du montant de sa prime. A défaut, il peut résilier son contrat8. Et en la matière, la ténacité paie ! Alors que 600000 consommateurs ont téléchargé notre courrier-type pour obtenir une baisse de leur prime en raison du confinement, des assureurs qui refusent de rétrocéder publiquement cette manne, comme Allianz ou Crédit Mutuel assurances, consentent, en catimini et de manière purement discrétionnaire, des ristournes individuelles.

HALTE AU « MALUS DE FIDÉLITÉ »

Pour s’exonérer de restituer les trop-perçus, les professionnels ont soutenu que « l’équilibre » du secteur était menacé par la baisse des marchés financiers9. Leur fort rebond au cours de l’année a éloigné ce risque10, d’autant plus que ces opérations boursières pèsent plus de deux fois moins que les lourdes dépenses engagées pour acquérir de nouveaux clients (notamment promotions, publicité, etc.)11.

A cet égard, notre relevé des promotions depuis le déconfinement montre que la pratique n’a pas cessé, bien au contraire. L’étude souligne surtout le pot aux roses : les assureurs sont financièrement tout à fait capables de proposer des ristournes. Ils n’en font juste pas bénéficier leurs clients fidèles. Elles sont réservées aux prospects.

 

 

Parmi les douze principaux assureurs auto/moto, la fidélité est ainsi trop exceptionnellement récompensée. En effet, sept compagnies, qui n’ont officiellement pas rétrocédé un centime à leurs clients, sortent le grand jeu pour séduire les prospects, principalement ceux qui transfèrent plusieurs contrats en même temps. A cet égard, Axa et la MAAF, se détachent tristement avec des remises allant de quatre mois de cotisation à 200 euros. Là où le bât blesse, c’est que ces prix cassés sont financés par les assurés fidèles.

Plus grave encore, ce « malus de fidélité » porte atteinte au principe de mutualisation de l’assurance. Pour l’assureur, la prime n’est plus seulement fixée selon l’anticipation d’un sinistre à indemniser. Elle peut également varier selon la crainte de voir son client filer chez un autre assureur, quel dévoiement ! Quand on sait que les ménages les plus vulnérables ont tendance à moins solliciter la concurrence12, on comprend mieux qui sont ceux qui paient les pots cassés de telles pratiques.

Au vu des importantes économies effectivement occasionnées par les confinements, l’UFC-Que Choisir, déterminée à restituer aux assurés les trop perçus :

  • Exige des assureurs et de leur fédération le respect de la parole donnée avec une stricte modération tarifaire des cotisations 2021 ;
  • A défaut d’action de leur part, exhorte les pouvoirs publics à l’imposer ainsi qu’à mettre au pas le système pervers du « malus de fidélité » ;
  • Dans cette attente, rappelle aux consommateurs la mise à disposition d’un courrier-type pour qu’ils continuent de réclamer une diminution du montant de leur cotisation et, plus largement, les invite à faire jouer la concurrence, notamment au profit des assureurs plus vertueux.

 

NOTES

(1) Lettre du Ministre de l’Économie et des finances à l’intention du président de l’UFC-Que Choisir, 09/06/2020.
(2) Mise à jour de notre estimation du mois d’avril. Méthodologie, sources et détails sont disponibles dans l’étude jointe au communiqué de presse Assurances auto/moto et Covid-19, 2,2 milliards d’euros à rétrocéder aux assurés !, UFC-Que Choisir, 27/04/2020. Les fréquences d’accidents enregistrées sont celles de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) au 31/10/2020. Pour le mois de novembre, l’association retient une prévision prudente d’une baisse de 30 % des accidents.
(3) « Le cas chinois nous montre […] que la fin du confinement a vu une hausse très forte de l’usage des véhicules ». Lettre ouverte de la présidente de la FFA au président de l’UFC-Que Choisir, 30/04/2020.
(4) Entre mars et juin 2020, les accidents ont diminué de 45 % en moyenne par rapport à sa fréquence depuis dix ans. Voir les statistiques du l’ONISR.
(5) Une hausse moyenne de 1,5 % à 2 % est prévue par le Cabinet Fact and Figures, citée notamment in « Hausse des prix des assurances auto et habitation en 2021 : « Rien ne le justifierait aujourd’hui » », 17/09/2021, LCI.fr, consulté le 10/11/2020.
(6) « S’il se trouve que les primes perçues ont été supérieures aux sinistres payés, cela se répercutera sur les tarifs de l’année 2021 ». Lettre ouverte de la présidente de la FFA au président de l’UFC-Que Choisir, 30/04/2020.
(7) Lettre du Ministre de l’Économie et des finances à l’intention du président de l’UFC-Que Choisir, 09/06/2020.
(8) Article L. 113-4 du code des assurances. Si l’assureur ne consent pas à une baisse de prime, l’assuré peut résilier son contrat. La demande prendra effet à l’issue d’un délai de trente jours.
(9) « Depuis de nombreuses années les résultats techniques de l’assurance automobile sont négatifs et […] l’équilibre ne peut être atteint que grâce à des produits financiers de nos actifs qui […] risquent de nous faire défaut cette année ». Lettre ouverte de la présidente de la FFA au président de l’UFC-Que Choisir, 30/04/2020.
(10) Les marchés « actions » ne représentent qu’un quart des expositions sur les marchés financiers des assureurs en 2019. Au 10 novembre 2020, les marchés ont retrouvé des niveaux proches de ceux d’avant la crise (l’indice CAC 40 est en baisse de seulement 2 % par rapport à son niveau moyen de 2019).
(11) Les frais d’acquisition atteignent 2,7 milliards d’euros contre 1,1 milliard d’euros pour le résultat financier du secteur. Chiffres du marché français de l’assurance en 2019, ACPR.
(12) A la question « Avez-vous changé d’assurances auto au cours des 12 derniers mois ? », il ressort que les bénéficiaires des minima sociaux y ont recours 18 % moins souvent que la population générale in Les conditions d’accès aux services financiers des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, CREDOC pour le CCSF, 2020.
18 novembre 2020

Assurance-emprunteur : action de groupe contre LCL

Alors que le bilan « assurance-emprunteur » du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), vient de paraître et qu’il lève le voile sur des obstacles dressés par les banques pour entraver la concurrence, notamment le non-respect du délai de 10 jours pour répondre à une demande de substitution, l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui, sur la base de nombreuses plaintes, une action de groupe contre LCL devant le Tribunal judiciaire de Lyon.

Assurance-emprunteur  Action de groupe contre LCL

L’UFC-Que Choisir a été alertée ces derniers mois par des consommateurs quant aux pratiques mises en place par LCL pour empêcher le consommateur désirant changer d’assurance-emprunteur de se tourner vers la concurrence.

Alors que la réglementation impose, depuis 2010, aux établissements de répondre au plus tard 10 jours après réception de la demande de changements d’assurance emprunteur, plusieurs consommateurs ont dénoncé le silence opposé par LCL pendant plusieurs mois, en toute illégalité.

Avec ce mutisme, LCL court-circuite la procédure de substitution, poussant les emprunteurs à devoir attendre une année de plus pour changer d’assurance, puisque l’emprunteur doit demander le changement dans un certain délai, sous peine de devoir attendre une année supplémentaire pour obtenir la substitution tant désirée. Et pendant ce temps, la banque continue de facturer les primes de son assurance-groupe.

Par exemple, un consommateur, malgré plusieurs relances, a dû attendre 9 mois pour enfin obtenir ledit changement… avec à l’arrivée une perte nette de 185 euros de pouvoir d’achat.

Et comme si cela ne suffisait pas, d’autres plaintes soulignent que LCL continue de prélever les primes de l’assurance-groupe alors même qu’elle a acté le changement d’assurance, parfois plusieurs mois auparavant, forçant alors ses clients à devoir payer deux assurances-emprunteur en même temps.

C’est le cas d’un ménage qui a réussi à changer d’assurance, au bout de plusieurs mois, et qui, en outre, continue malgré tout de se faire ponctionner l’assurance de la banque qu’il est censé avoir quitté. Cette aventure lui coûte au total pas moins de 250 euros, alors qu’il a entamé les démarches de changement d’assurance il y a 18 mois.

D’après nos calculs, à cause de ces deux pratiques de LCL, le préjudice total subi par les milliers de consommateurs concernés pourrait s’élever jusqu’à 1 Million d’euros !

De telles pratiques ne sont malheureusement pas isolées, car l’assurance-emprunteur, qui peut représenter plus de la moitié du coût d’un prêt immobilier, constitue une manne financière de premier ordre pour les banques. Elles mobilisent des trésors d’inventivité pour priver les consommateurs de leur droit de choisir une assurance à un prix inférieur et pour une protection tout aussi efficace qu’avec cette assurance-groupe.

Si le gouvernement et les parlementaires ont cédé aux sirènes du lobby bancaire pour refuser la résiliation à tout moment, l’UFC-Que Choisir entend maintenir la pression pour libérer pleinement les consommateurs et les faire gagner en pouvoir d’achat. Dans cette attente, l’association entend agir contre illégalité constatée.

C’est dans ce cadre que l’UFC-Que Choisir a initié aujourd’hui devant le Tribunal Judiciaire de Lyon une action de groupe à l’encontre de LCL afin de permettre à tous les clients victimes des pratiques de l’établissement bancaire d’obtenir le remboursement des cotisations d’assurance-groupe indûment facturées.

Les consommateurs victimes des pratiques du LCL, dénoncées par l’UFC-Que Choisir, peuvent être  informés de l’évolution de ce dossier accessible en cliquant sur ce lien.

 

18 novembre 2020

Pénuries de médicaments : devant la responsabilité criante des laboratoires, les pouvoirs publics doivent sortir de leur complaisance

Dans un contexte où la crise sanitaire a cruellement souligné les failles de notre système sanitaire concernant l’approvisionnement en produits de santé, l’UFC-Que Choisir dévoile une étude accablante sur l’étendue des pénuries de médicaments, ainsi que la responsabilité des laboratoires et des pouvoirs publics dans cette situation. Alors que les sénateurs débattent à partir d’aujourd’hui du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, l’association promeut une série de mesures ambitieuses destinées à mettre un coup d’arrêt au phénomène et à ses conséquences désastreuses pour les usagers.

Pénuries de médicaments Devant la responsabilité criante des laboratoires, les pouvoirs publics doivent sortir de leur complaisance

UN PHÉNOMÈNE À LA DYNAMIQUE EXPLOSIVE

Encore marginales au cours des années 2000, le nombre de pénuries de médicaments a subi une forte croissance au début de cette décennie et connait, ces dernières années, une augmentation des plus préoccupantes. En effet, alors qu’en 2016 on recensait déjà 405 pénuries, ce chiffre a quasiment triplé en l’espace de 3 ans pour atteindre 1200 l’année dernière1. Pire, l’Agence nationale du médicament prévoit qu’en 2020, notamment en conséquence de la crise sanitaire, ce sont 2400 ruptures qui seront constatées, six fois plus qu’en 2016.

Cette situation est d’autant plus alarmante que ces médicaments déclarés en pénurie par les laboratoires partagent tous une caractéristique primordiale : il s’agit de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), pour lesquels une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients. Rien que ça !

LES PIÈTRES ALTERNATIVES AUX MÉDICAMENTS EN PÉNURIE

Cette situation déjà extrêmement préoccupante est aggravée par les solutions alternatives proposées par les laboratoires, rarement à la hauteur des enjeux sanitaires. Ainsi, notre étude2 montre que dans 30 % des situations, les industriels renvoient vers un autre médicament, solution parfois médiocre puisque les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps d’adaptation à la nouvelle posologie, particulièrement pour les patients âgés. Plus révélateur encore du danger des pénuries, 12 % des producteurs orientent les professionnels de santé vers des solutions de derniers recours, comme la diminution de la posologie. Enfin, et c’est le plus grave, dans près d’un cas sur cinq (18 %), les laboratoires ne proposent tout simplement aucune solution de substitution, laissant entrevoir pour les malades une terrible impasse, des annulations de traitements, et in fine, des conséquences médicales qui peuvent être lourdes.

DANS LA COURSE À LA RENTABILITÉ DES LABORATOIRES, C’EST L’USAGER QUI SOUFFRE

Souvent bien légers dans la gestion des pénuries, les laboratoires semblent en outre faire preuve d’une coupable avidité dans leur processus de production et d’approvisionnement. Notre étude, sur la base d’une analyse du profil des médicaments en pénurie3, montre en effet que les médicaments qui font l’objet de tensions d’approvisionnement ne sont pas les molécules récentes vendues à prix d’or. Au contraire, le portrait-robot d’un médicament en pénurie est celui d’un produit ancien (75 % sont commercialisés depuis plus de 20 ans) et vendu peu cher (3/4 coûtent moins de 25 euros, et même 1/4 moins de 4 euros). Les industriels semblent donc bien faire le choix de sécuriser l’approvisionnement des médicaments rentables, au détriment des plus anciens, pourtant toujours indispensables aux usagers.

C’est en effet cette stratégie de rationalisation à tout prix des coûts qui fragilise la chaîne du médicament. Tout d’abord, les industriels ont massivement fait le choix de l’externalisation : 80 % du volume de principes actifs est fabriqué en dehors de l’Union européenne, contre 20 % il y a 30 ans4. A cela s’ajoute l’ultra fragmentation des étapes d’élaboration des médicaments aboutissant, par effet domino, à l’assèchement total de l’approvisionnement à la suite de la moindre défaillance d’un maillon de la chaîne de production. A cet ensemble déjà très fragilisé, s’ajoute la volonté des industriels de produire en flux tendu, méthode logiquement incompatible avec les fluctuations imprévues de la demande mondiale. Dans ces conditions, et alors que des relocalisations de production sont enfin envisagées, il serait inacceptable que des subventions publiques soient déviées de leur but par les laboratoires. Les aides éventuelles doivent aller à la production en Europe des médicaments anciens et à l’utilité démontrée, régulièrement touchés par des pénuries, et non vers les onéreuses innovations thérapeutiques, déjà largement produites en Europe.

LA DÉPLORABLE INCURIE DES POUVOIRS PUBLICS

Au lieu de développer des mesures de prévention des pénuries, les réponses proposées par les pouvoirs publics sont majoritairement de l’ordre de la gestion, et sont, qui plus est, lacunaires. Les plans de gestion des pénuries, pourtant désormais obligatoires pour les MITM, souffrent de leur manque d’uniformisation, se construisant au gré des interprétations des laboratoires quant à leur contenu.

Pire, les obligations de service public des industriels semblent de l’ordre de l’anecdote tant le nombre de sanctions prononcées pour rupture de stock est dérisoire : deux seulement contre des laboratoires en 2019, qui plus est pour des montants ridicule (830 € et 5807 €), alors que jamais la situation n’a été aussi préoccupante ! Il est grand temps de réarmer l’Etat face aux producteurs, en augmentant dans la loi les possibilités de sanction… et en n’ayant pas la main qui tremble à l’heure d’en faire usage.

Même l’élaboration de stocks de médicaments, qui relève pourtant du bon sens, est négligée. Comment accepter qu’aux quatre mois de stocks proposés en décembre par les parlementaires, le gouvernement prévoit de répondre avec un décret (toujours pas publié) n’imposant que deux mois de stocks ? Quand on sait que la durée médiane des ruptures d’approvisionnement en officine est de 8 mois en 20205, le compte n’y est tout simplement pas.

Préoccupée par l’explosion du phénomène des pénuries de médicaments, et par ses conséquences désastreuses pour la santé des usagers, l’UFC-Que Choisir demande :

  • L’obligation pour les laboratoires de constituer des stocks suffisants pour répondre aux besoins des usagers du système de santé pour l’ensemble des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ;
  • Le renforcement, dans la loi et dans les faits, des sanctions envers les laboratoires négligents dans leur gestion de l’approvisionnement du marché français ;
  • Que, si des relocalisations devaient être entreprises grâce à des financements publics, celles-ci ne concernent que des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), et prioritairement les plus anciens et concernés par des pénuries récurrentes ;
  • Le développement d’une production publique de médicaments, à même d’assurer la fabrication continue de ceux délaissés par les laboratoires.

NOTES

(1) Source Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
(2) Source UFC-Que Choisir après étude de 67 lettres de laboratoires, adressées aux professionnels de santé à la suite d’une rupture de stock, et disponibles sur le site de l’ANSM en juillet 2020.
(3) Etude menée par l’UFC–Que Choisir sur les 140 médicaments déclarés en rupture ou en tension d’approvisionnement sur le site de l’ANSM au 15 juillet 2020.
(4) Source EMA (agence européenne du médicament).
(5) Ordre national des pharmaciens.
18 novembre 2020

Masques chirurgicaux Vous pouvez les laver et les réutiliser !

Notre test express sur 3 modèles achetés en grandes surfaces et en parapharmacie montre qu’après 10 lavages en machine à 60 °C, les masques chirurgicaux, théoriquement à usage unique, gardent d’excellentes capacités de filtration.

Bonne nouvelle pour le porte-monnaie et la planète ! Les masques chirurgicaux, normalement destinés à être jetés après 4 h d’utilisation, conservent de très bonnes capacités de filtration après 10 lavages en machine à 60 °C. C’est l’enseignement du test que nous avons réalisé sur 3 modèles achetés en grandes surfaces et en parapharmacie. Les masques restent également suffisamment respirables pour être portés plusieurs heures sans trop d’inconfort. Au final, même en ayant subi plusieurs cycles de lavage, ils sont bien au-dessus des exigences minimales des masques en tissu portant la garantie filtration officielle Afnor/DGA qui nous ont servi de référence.

masques groupe
Test de masques chirurgicaux

* Les résultats de ces deux masques sont communiqués à titre indicatif

Filtration :       Conforme à Afnor catégorie 2         Conforme à Afnor catégorie 1
Respirabilité :       Faible         Excellente

 

Dans le détail, deux des masques mis à l’épreuve étaient des chirurgicaux véritables, revendiquant la norme EN 14683 et s’affichant de type 1 assurant 95 % d’efficacité de filtration bactérienne. Le 3e, acheté en parapharmacie, ne prétendait pas être plus qu’un masque « de confort » et n’arborait aucun marquage officiel, mais ressemblait à s’y méprendre à un masque chirurgical.

À l’état neuf, les 3 masques arrêtaient plus de 98 % des particules de plus de 3 µm, soit bien au-delà des 90 % des masques en tissu les plus filtrants, notre point de repère.

Après 10 lavages, et autant de passages au sèche-linge et de repassages doux au plus faible réglage du fer, leurs capacités de filtration se sont maintenues à un niveau suffisant pour un usage grand public : 100 % pour l’un des chirurgicaux, 90 % pour le second et 98 % pour le masque de confort. Les attaches sont restées intègres. En dépit d’un léger feutrage, les masques chirurgicaux lavés font donc jeu égal, et au-delà, avec les plus performants des masques en tissu portant la garantie Afnor/DGA.

Côté respirabilité, surprise, un des masques chirurgicaux ne remplissait pas les exigences des masques en tissu de la garantie officielle, à neuf comme après lavages, mais s’en approchait suffisamment pour assurer un usage confortable lors d’activités calmes. Les deux autres modèles se situaient très au-delà du minimum requis.

Nos résultats confirment ce que des chercheurs avaient déjà découvert, sans toutefois publier le résultat de leurs expériences. Contrairement aux consignes officielles, la réutilisation des masques chirurgicaux pour un usage non médical est donc envisageable sans compromettre leurs performances, y compris après passage au lave-linge. Ils se hissent au niveau des masques en tissu lavables 10 fois, tout en étant nettement moins coûteux à l’unité.

Pour l’environnement, la réutilisation est également salutaire, les masques chirurgicaux étant constitués de plastiques non recyclables. Le lavage des masques chirurgicaux rejoint au chapitre des méthodes de réutilisation celle des enveloppes, tout aussi efficace mais demandant plus de temps et d’organisation, puisqu’il s’agit de remiser les masques une semaine, le temps que le virus s’inactive.

Le protocole de notre test

En nous basant sur les recommandations pour les masques grand public, nous nous sommes assurés de la bonne respirabilité (résistance respiratoire selon la norme ISO 9237) et de l’efficacité de filtration (résistance à la pénétration de particules de plus de 3 µm) des masques à neuf et après 10 lavages à 60 °C. Après chaque lavage, les masques ont été séchés au sèche-linge puis repassés au fer doux. La bonne tenue des brides a été vérifiée à chaque cycle.

Anne-Sophie Stamane

Gabrielle Théry

Rédactrice technique

11 novembre 2020

Pneus hiver : bientôt obligatoires en zones montagneuses

D’ordinaire réservés à l’accès aux pistes de ski, les équipements spéciaux, chaînes ou pneus hiver, seront obligatoires durant la période hivernale dans 48 départements montagneux dès novembre 2021.

C’est un peu l’Arlésienne du monde du pneumatique et Que Choisir l’évoquait déjà il y a un peu plus d’un an. Mais cette fois devrait être la bonne : le pneu hiver sera bientôt rendu obligatoire dans les massifs montagneux (1) lors de la période hivernale, c’est-à-dire du 1er novembre au 31 mars. Le décret n° 2020-1264 paru au Journal officiel le 18 octobre 2020 confirme qu’à compter du 1er novembre 2021 cet équipement sera bel et bien considéré comme un équipement adapté. Le texte indique que désormais tout conducteur a l’obligation de « détention de dispositifs antidérapants amovibles permettant d’équiper au moins deux roues motrices ou le port, sur au moins deux roues de chaque essieu, de pneumatiques “hiver” ».

→ Test Que Choisir : Comparatif Pneus hiver

Actuellement, les chaînes ne sont obligatoires que sur les routes enneigées où est implanté le panneau bleu « B26 équipements spéciaux obligatoires ». En hiver, selon les conditions météorologiques, vous avez la possibilité d’utiliser des pneus cloutés du samedi précédant le 11 novembre au dernier dimanche de mars de l’année suivante (ces dates peuvent toutefois être modifiées par les autorités départementales). Avec la nouvelle réglementation, il faudra donc, dans les départements concernés, soit détenir des chaînes à neige métalliques ou textiles permettant d’équiper au moins deux roues motrices, soit être équipé de quatre pneus hiver.

panneau bleu B26
Le panneau bleu B26.

À TERME, LE 3PMFS S’IMPOSERA

Le décret précise que pour l’application de la réglementation, les pneumatiques hiver sont identifiés par l’un des marquages M+S, M.S ou M&S (2) seul ou accompagné du marquage « symbole alpin ». Le symbole alpin est en fait le marquage 3PMFS (3). Ce marquage va plus loin que le M+S qui n’est que déclaratif. Pour l’obtenir, le pneumatique doit être testé selon une méthode normalisée et réglementaire et satisfaire à un niveau de performance minimum de sécurité et de mobilité sur neige. Il peut être obtenu pour un pneu hiver ou par un pneu dit « toutes saisons ». D’ailleurs, à partir du 1er novembre 2024, seuls les pneumatiques disposant de ce double marquage seront considérés comme des pneus hiver.

Symbole 3PMFS et marquage M+S
Le symbole 3PMFS et le marquage M+S.

 

(1) Sont considérés comme massifs montagneux 48 départements situés dans les Alpes, la Corse, le Massif central, le Massif jurassien, les Pyrénées et le Massif vosgien.
(2) M+S, M.S ou M&S pour mud and snow, « boue et neige ».
(3) 3PMFS pour 3-peak mountain snowflake, un flocon de neige entouré par 3 pics montagneux.

Yves Martin

5 novembre 2020

Deux ans après la promulgation de la loi EGalim : ses ambitions sont définitivement enterrées !

Deux ans après l’adoption de la loi EGalim1, un collectif de 28 syndicats et associations publie un bilan dont le constat d’échec est sans appel : la quasi-totalité des indicateurs est au rouge et des reculs sont à noter. Presque aucune des ambitions et bonnes intentions déclarées en grande pompe n’ont été suivies d’effet.

Cette note d’analyse dresse le bilan des États Généraux de l’Alimentation et de la loi EGalim et prend acte de leur enterrement ! Avec lui, ce sont aussi les principales ambitions du quinquennat pour la transition sociale et écologique du système agroalimentaire qui sont à la dérive. Nous dénonçons :

  • Le revenu paysan n’est pas revalorisé, les profits de l’industrie et de la distribution continuent d’augmenter, les prix au consommateur aussi.
  • Les négociations commerciales ne sont pas plus encadrées qu’avant et subissent même des tensions croissantes.
  • Les ambitions en matière de réduction de pesticides ont été revues à la baisse, avec un recul notable : le retour des néonicotinoïdes.
  • La protection des riverains contre les pesticides n’a pas avancé, l’Etat se défausse en livrant cette protection au rapport de forces sur les territoires.
  • Les objectifs d’au moins 20 % de bio dans la restauration collective et de 15 % de surface en agriculture biologique en 2022 ne pourront être atteints faute de moyens suffisants. Nous n’en sommes respectivement qu’à 4,5 % et 8,5 %.
  • Aucune transition des modes d’élevage, intégrant notamment une meilleure prise en compte du bien-être animal, n’a été sérieusement amorcée au sein des filières.
  • Enfin, la loi a laissé de côté de nombreuses questions pour lesquelles tous les indicateurs sont au rouge : climat, solidarité internationale, biodiversité, nutrition et alimentation…

Il y a un an, nos organisations2 alertaient déjà sur le manque de volonté et de moyens pour assurer la mise en œuvre d’une loi EGalim déjà peu ambitieuse. Là où nous attendions des amorces de transition, nous constatons au mieux des statuts quo, au pire de nouveaux reculs comme sur les néonicotinoïdes. Là où les réformes engagées devaient permettre de revaloriser le revenu des paysans, celui-ci continue à se dégrader au profit de l’agro-industrie. Là où des objectifs intéressants étaient fixés pour la restauration collective, ils paraissent aujourd’hui hors d’atteinte tant les collectivités sont laissées livrées à elles-mêmes.

Or la dégradation du contexte social et environnemental se poursuit : la consommation de pesticides ne recule pas, le nombre de paysan·ne·s diminue, la biodiversité continue de s’effondrer, l’insécurité alimentaire explose en France et partout dans le monde…

D’autres leviers auraient permis de corriger le tir : projet de loi de finances, projet de loi de financement de la sécurité sociale, plan de relance, mise en œuvre de la Convention citoyenne pour le climat… Mais tout indique, à ce stade, que le gouvernement confortera l’immobilisme qui prévaut depuis le discours de Rungis. La position de la France dans le cadre de la réforme de la PAC et notamment le Plan Stratégique National reste un des derniers leviers de ce quinquennat pour agir en faveur d’une transition agroécologique. Et le plan de relance français dans son volet agricole ne doit pas, lui, aller à son encontre. Nos organisations vont donc maintenir la pression.

NOTES

(1) La loi pour l’Équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
(2) Plateforme Citoyenne pour une transition agricole et alimentaire : Attac, CCFD-Terre Solidaire, CFSI, CIWF France, Commerce Équitable France, Confédération paysanne, Foodwatch France, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, France Nature Environnement, Eau et Rivières de Bretagne, Générations Futures, Greenpeace France, Miramap, Nature et Progrès, Réseau Action Climat, Secours Catholique, Caritas France, SOL (Alternatives Agroécologiques et Solidaires), Terre & Humanisme, UFC-Que Choisir, Union Nationale de l’Apiculture Française, Welfarm, WWF.
5 novembre 2020