Pas assez efficace pour convaincre. La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis en demi-teinte sur l’intérêt du remdésivir contre le Covid-19. Le laboratoire qui le fabrique, Gilead, a donc retiré sa demande de prise en charge par la Sécu.
Le laboratoire Gilead renonce au remboursement du remdésivir en France. Ce médicament antiviral est autorisé contre le Covid-19. Mais le fabricant peine à rassembler des preuves convaincantes de son efficacité. Après avoir soumis une demande de prise en charge, Gilead l’a finalement retirée, douché par les conclusions de la Haute Autorité de santé (HAS).
Il faut dire que l’avis publié ce 17 septembre restreint considérablement la prescription du remdésivir. En Europe, il n’est autorisé que chez les patients hospitalisés et sous oxygène, âgés de plus de 12 ans et pesant plus de 40 kg. Pour la HAS, c’est encore trop. Études à l’appui, elle propose qu’il ne soit remboursé que chez les patients qui ont besoin d’une oxygénothérapie à faible débit. Dans les autres cas, le traitement ne réduit ni la mortalité, ni la durée des symptômes. Au final, 30 % des patients hospitalisés pourraient le recevoir.
Même dans cette indication restreinte, le remdésivir ne change pas radicalement la donne. Les patients se rétablissent un peu plus vite (11 jours contre 15 jours), mais la mortalité n’est pas réduite et on ignore si la quantité de virus portée par le patient l’est. Un comble pour un médicament antiviral ! Pour ne rien arranger, trop peu de données confirment que le médicament est bien toléré. La HAS estime donc qu’il vaudrait mieux le prescrire après un avis collégial.
À la lumière de ces éléments, Gilead a préféré retirer sa demande. Cette décision s’explique d’autant mieux que l’avis de la HAS était conditionnel : il était prévu de réévaluer le remdésivir à l’aide de données sur la mortalité à 1 mois et de résultats d’essais cliniques plus sûrs.