Coronavirus : la téléconsultation facilitée
À partir d’aujourd’hui, en raison de l’épidémie de Covid-19, les téléconsultations sont remboursées, même celles réalisées en dehors du parcours de soins.
Jusqu’ici, pour être remboursé d’une téléconsultation, il fallait consulter son médecin traitant, ou un médecin vu dans les douze mois. Bref, respecter le parcours de soins. L’actuelle épidémie de Covid-19, provoquée par le coronavirus venu de Chine, vient d’obliger les autorités sanitaires à bousculer les règles. Dès aujourd’hui, après signature d’un décret en ce sens hier, les contraintes sont levées pour la prise en charge d’une téléconsultation, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran. On pourra désormais se connecter à n’importe quelle plateforme de téléconsultation, se créer un compte, et solliciter un rendez-vous avec n’importe quel médecin disponible : le coût de 25 € sera couvert par l’assurance maladie. L’usage d’autres moyens de communication doit également être facilité, sans qu’on sache précisément si le décloisonnement ouvrira la possibilité de recourir à des outils quotidiens comme FaceTime ou Skype, le décret n’ayant pas été publié à l’heure où nous écrivons.
L’objectif, logique, est d’éviter que des personnes malades et potentiellement porteuses du coronavirus n’aillent s’entasser dans les salles d’attente des cabinets médicaux et contaminer d’autres patients.
LES PLATEFORMES DE TÉLÉCONSULTATION, BÉQUILLE DU GOUVERNEMENT
Les plateformes de téléconsultation ont flairé la bonne occasion, et proposent pour la plupart aux médecins de s’abonner gratuitement à leurs services. Dans le contexte pandémique, le geste est tout à leur honneur, bien que l’opportunité de fidéliser une clientèle future soit évidente.
De son côté, le syndicat de médecins MG-France a mis en garde contre les dérives de la téléconsultation à tout-va. Il rappelle d’abord une évidence : la téléconsultation ne créera pas de temps médical supplémentaire. Mais surtout, la téléconsultation ne permettra pas d’apprécier la gravité de l’infection. Pour un coup de fièvre chez une personne jeune en bonne santé, l’outil peut être utile. Mais pour une personne âgée inconnue du téléconsultant, dont il ne maîtrise pas les antécédents et les traitements en cours, la téléconsultation « augmente le risque dans la prise de décision », souligne MG-France.
Anne-Sophie Stamane