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Médicaments antireflux : risque accru de gastro en cas de prise continue

Médicaments antireflux : risque accru de gastro en cas de prise continue

Médicaments antireflux : risque accru de gastro en cas de prise continue

Médicaments antireflux Risque accru de gastro en cas de prise continue

Les inhibiteurs de la pompe à protons, ou antireflux, sont très utiles pour éviter les lésions gastriques provoquées par certains médicaments (anti-inflammatoires, anticancéreux, etc.). Pris trop longtemps, ils s’accompagnent d’effets secondaires gênants. Parmi eux, un risque augmenté de gastro-entérite, selon une étude.

Oméprazole, pantoprazole, rabéprazole… Ces médicaments contre le reflux gastrique (RGO) sont bien connus des Français. 16 millions d’entre eux en ont reçu en 2015, dont 4 % au long cours. Cette prise d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) est associée à plusieurs effets indésirables (rénaux, cardiovasculaires). Une étude française (1) en ajoute un à cette liste. Elle s’est intéressée au risque de gastro-entérite chez les usagers en continu de ces médicaments. Sa conclusion : il est augmenté par rapport à ceux qui n’en prennent pas. Au cours du suivi, les personnes prenant quotidiennement des IPP étaient 80 % plus à risque de tomber malades. Ce chiffre augmente avec l’âge. Inexistant avant 44 ans, le risque est doublé à partir de 65 ans.

Le nombre de gastro constatées au cours de l’étude reste faible. 1,3 % des patients sous IPP et 0,7 % de ceux ayant servi de contrôle ont contracté le virus. Cela s’explique facilement. Les auteurs de cette publication se sont appuyés sur une base de données de médicaments. Les cas de gastro ont donc été détectés par la prescription de médicaments antiémétiques, antidiarrhéiques, anti-infectieux, antispasmodiques, etc. Cette méthode a plusieurs limites. Ces traitements ont peu d’intérêt et ne sont pas systématiquement prescrits. Par ailleurs, la consultation médicale est loin d’être systématique en cas de gastro-entérite aiguë.

Cette infection virale est extrêmement courante, avec 4 millions de cas par an. On sait, en revanche, que les véritables indications des IPP au long cours – plus de 6 mois – sont plutôt rares. Une telle prescription n’est utile que dans deux cas : en traitement d’entretien et de prévention des récidives d’œsophagite par reflux gastro-œsophagien (RGO) et en traitement d’entretien de l’ulcère duodénal. Les abus, eux, sont légion« En France, le mésusage des IPP a été évalué dans des études portant sur de petits nombres de patients, indique un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament publié en décembre 2018. Sa proportion variait de 40 % à plus de 80 % selon les populations étudiées et les critères retenus. »

Audrey Vaugrente