Quelle taille et type de valise choisir
Le marché des bagages est varié, entre les valises, souples ou rigides, les sacs à dos, les serviettes… Selon la durée de votre voyage, vos habitudes et vos besoins, votre choix se portera sur des modèles différents.
Les adeptes des courts séjours préféreront les valises cabine de 40 à 56 cm de hauteur. Elles permettent d’embarquer le nécessaire pour quelques jours, sans avoir à enregistrer son bagage en soute. Cela fait gagner du temps (à l’enregistrement, mais aussi à la sortie de l’avion) et de l’argent, car les compagnies low cost font souvent payer l’enregistrement d’une valise. N’oubliez pas de vérifier et respecter les dimensions maximales autorisées par la compagnie : il n’existe pas de standard international et les restrictions varient parfois fortement.
Un petit sac à dos a les mêmes avantages que la valise cabine, mais peut aussi (suivant sa taille) se glisser sous le siège devant vous, plutôt que d’être mis dans les compartiments à bagage. Il y a donc moins de risque de devoir le mettre en soute si l’avion est plein. Certaines compagnies acceptent les grands sacs à dos comme bagage à main s’ils ne sont pas remplis, mais ce n’est pas le cas de toutes : vérifiez-le avant de vous rendre à l’aéroport.
Pour des vacances d’une à deux semaines, mieux vaut s’orienter vers une valise de 65 à 75 cm de haut. Pour des vacances de 3 semaines, les valises 81 cm peuvent être une solution, mais attention de ne pas trop les remplir pour ne pas dépasser le poids autorisé pour les bagages en soute (en général, 23 kg). De plus, ces valises XL ne rentrent pas dans tous les coffres de voiture.
Ces règles dépendent avant tout de vos habitudes et de la destination (une combinaison de ski prend plus de place qu’un maillot de bain !). Pour plus de modularité, certaines valises proposent des soufflets extensibles.
Avantages et inconvénients des valises souples et rigides
Les valises souples ont pour principal avantage leur poids, ce qui est particulièrement important lorsqu’il s’agit de bagages cabine que l’on garde tout le temps avec soi. Elles offrent plus de possibilité d’optimisation, grâce à la présence éventuelle de soufflets d’extension et, selon leur structure, peuvent prendre moins de place lorsqu’elles sont rangées. Les valises souples protègent moins bien le contenu du bagage : ce n’est pas très grave en cabine, mais peut engendrer de mauvaises surprises en soute. Elles ne sont pas toutes étanches.
Les valises rigides sont en général plus lourdes, mais aussi plus protectrices pour leur contenu : non seulement contre les chocs, notamment lors de leur maniement à l’aéroport et de leur rangement en soute, mais aussi contre les tentatives de vol. Équipée d’un cadenas, la valise rigide sera plus difficile à ouvrir que la valise souple (par exemple avec un couteau). Les modèles rigides sont plus lourds, mais aussi plus étanches. Leur volume n’est pas modifiable.
Notre test sur les valises cabine a montré que la présence d’un traitement de surface contre l’eau pour les valises souples n’empêche pas la pluie de s’infiltrer par les fermetures à glissière de certains modèles. Les valises rigides peuvent souffrir du même problème.
Solidité, légèreté : tout savoir sur les matières
Les valises souples
Les valises en tissu ont l’avantage d’être légères et pas trop chères ; en revanche, elles ne sont pas toutes résistantes aux intempéries. Pour réduire le risque de voir vos affaires trempées, choisissez un modèle enduit (téflon, polyuréthane…). Autre désagrément du tissu : il peut se tacher, voire se déchirer ou se percer. Le nylon balistique ou un tissu Cordura offrent une bonne résistance à l’abrasion et à la déchirure, mais sont réservés aux valises haut de gamme.
Les valises rigides
Les premières valises rigides étaient en ABS (acrylonitrile butadiène styrène). Cette matière est plus protectrice que le tissu mais, bien qu’antichoc, peut se casser à la suite de manutentions brutales dans les aéroports. En outre, elle a tendance à jaunir avec le temps.
Pour éviter ce désagrément, les fabricants ont créé des valises en polycarbonate ou polypropylène. Ces matières sont plus résistantes que l’ABS et encore plus légères – mais aussi plus chères. Le revêtement peut se déformer lors d’un choc, mais il suffit d’exercer une pression contraire pour le remettre en place.
Attention, certaines valises sont constituées d’un mélange de polyacrylate et ABS. Elles ne sont pas aussi légères et performantes que les 100 % polyacrylate.
Samsonite a créé le Curv, une superposition de fibres de polypropylène qui forme un matériau très résistant, même à basse température. Il est, de plus, ultra-léger. On le retrouve dans les gammes Lite-Shock et Cosmolite.
Certaines valises haut de gamme sont en aluminium, à l’instar de la valise cabine Rimowa Topas. Ce revêtement se patine avec le temps, car l’aluminium est sensible à la rayure, mais cela lui donne un certain cachet. Ce matériau est très résistant, mais bien plus lourd que le polypropylène ou polyacrylate.
Les marques en présence
Paradoxalement, alors que le marché du bagage se porte bien, en partie grâce à l’augmentation du trafic aérien (+4 % d’ici 2020) qui entraîne mécaniquement la hausse du nombre de valises vendues, le nombre d’acteurs sur ce secteur est limité. Il est dominé par deux sociétés : l’américaine Samsonite (40 % de parts de marché en France, 50 % au niveau mondial) et la française Delsey (30 % de parts de marché en France). Ces deux marques représentent 75 % des ventes mondiales de valises. Grâce à leur savoir-faire, elles maintiennent à distance la concurrence des bagages low cost. Les maroquiniers comme Louis Vuitton et Lancel proposent surtout des articles de voyage de luxe et s’adressent à une clientèle restreinte. Il existe aussi des fabricants de sacs à main, de bagages et de maroquinerie comme Longchamp, ou de sac à dos comme Eastpack, dont nous avons testé le modèle Tranverz XS.
Les hypermarchés dominent la distribution (35 % des ventes) suivis de près par les spécialistes de bagagerie (environ 28 %). Ces derniers souffrent de la concurrence exacerbée des sites de vente en ligne (presque 25 %). Les grands magasins ferment la marche (un peu plus de 11 %).
Après avoir racheté la marque American Tourister en 1993, Samsonite a acquis la marque de luxe Hartmann, ainsi que High Sierra et le français Lipault. En 2016, il a avalé pour 1,8 milliard de dollars le fabricant de bagages haut de gamme Tumi.
L’allemand Rimowa fait, lui, partie du groupe de luxe LVMH.
Deux ou quatre roues ?
À l’exception des sacs à dos, toutes les valises, petites et grosses, sont désormais dotées de roues. Les modèles à 4 roues multidirectionnelles sont les plus prisés car elles rendent la valise très maniable : elle suit vos mouvements tout en restant près de vous. Par contre, les 4 roues étant proéminentes, elles peuvent s’abîmer lors des chocs importants.
Les valises avec 2 roues ont l’avantage d’avoir plus d’espace intérieur pour un même encombrement. Cependant, elles sont un peu moins maniables car elles sont unidirectionnelles et doivent être penchées pour être tirées. Les roues étant en partie cachées dans la valise, elles sont protégées des chocs.
Les roues en plastique dur sont bruyantes sur les surfaces irrégulières. Celles avec un revêtement un peu plus souple sont plus discrètes et amortissent mieux les vibrations. Les roulements à billes assurent plus de confort et de longévité.
Lors de l’achat, vérifiez la bonne stabilité verticale du bagage (grâce à des plots pour les modèles à 2 roues) ainsi que la présence de protection (antiprojection et antifrottement) au niveau des roues pour les valises en tissu.
Les rangements et l’ergonomie
Une valise cabine avec un compartiment spécifique pour placer votre ordinateur, tablette ou produits liquides vous facilitera le passage des contrôles de sécurité à l’aéroport, où il vous sera demandé de retirer ces produits du bagage.
Côté rangements, certaines valises se contentent des sangles intérieures, quand d’autres ajoutent quelques poches zippées et que les modèles plus haut de gamme renferment plusieurs compartiments avec des séparateurs rigides (Rimowa, par exemple). Ce n’est pas indispensable, mais c’est un plus bienvenu.
Une fermeture Éclair peut cacher un soufflet pour augmenter le volume de la valise. Dans le cas des bagages à main, vérifiez que la valise répond toujours aux dimensions maximales autorisées en cabine lorsqu’elle est en capacité maximale.
Les poignées télescopiques sont utiles, car elles facilitent la maniabilité, mais ont la fâcheuse tendance à grignoter de l’espace intérieur. La valise dotée d’une poignée avec une seule branche télescopique sera plus spacieuse que celle équipée d’une poignée avec 2 tiges rétractables. Vérifiez la qualité des poignées, qui doivent être confortables à utiliser même lorsque la valise est pleine.
Faut-il choisir un cadenas TSA ?
Installer un cadenas sur sa valise peut être utile pour deux raisons : éviter les regards indiscrets de personnels peu scrupuleux, mais aussi pour éviter que la valise ne s’ouvre toute seule sous la pression si elle est trop chargée.
Mais si vous voyagez aux États-Unis, sachez que pour des raisons de sécurité, depuis le 11 septembre 2001, les douaniers ont le droit d’ouvrir votre bagage pour en vérifier le contenu. En votre absence, ils n’hésiteront pas à couper votre cadenas avec une pince, voire à éventrer votre bagage. Outre les dégâts sur la valise, cela entraîne un risque de perte de son contenu. Pour éviter cette mésaventure, il existe des fermetures dites « TSA » (Transport Security Administration). Il s’agit de cadenas, à code ou à clé, que les douaniers américains peuvent ouvrir puis refermer grâce à une clé spéciale, pour mener leur inspection. Ces cadenas sont repérables grâce à un petit logo losange rouge. À l’achat de la valise, le code par défaut est 000 : n’oubliez pas de le changer.
Certaines valises possèdent un tel cadenas intégré. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’en acheter. Mais attention, nos tests montrent que toutes les fermetures Éclair ne résistent pas à la pression. Cadenas ou pas, elles sont alors faciles à ouvrir pour qui voudrait se servir dans votre bagage.
Les valises connectées clouées au sol ?
Les valises n’échappent pas à la vague des objets connectés. Ainsi, certaines marques développent des modèles géolocalisables, équipés d’un lecteur d’empreintes, qui peuvent servir de station de recharge pour smartphone ou ordinateur, voire qui disposent d’un système de pesée intégrée. Des valises autonomes, qui vous suivent à la trace, commencent même à apparaître.
Problème : ces valises (encore très chères) sont équipées de batteries au lithium… qui sont interdites dans les soutes des avions, à cause de leur risque d’explosion. Plusieurs compagnies américaines ont d’ores et déjà annoncé des restrictions pour les bagages « intelligents » dont la batterie ne peut pas être retirée. Si vraiment vous comptez craquer pour l’un de ces modèles connectés, vérifiez donc que la batterie est amovible.
Les astuces utiles
- Des valises aux coloris très voyants seront plus faciles à repérer sur le tapis à bagages de l’aéroport.
- Un porte-étiquette intégré à la valise sera plus solide qu’un simple autocollant remis par la compagnie.
- Les sangles ou poignées peuvent s’accrocher au tapis lors du transport de la valise : moins il y en a, mieux c’est.
- Deux à dix ans pour les valises Delsey, dix ans pour celles de Samsonite, trente ans pour Eastpack… Avant l’achat, n’oubliez pas de vérifier la durée de garantie du produit.