UFC-Que Choisir Aude/Pyrénées-Orientales

Pension de réversion : une seule demande en ligne suffit désormais

Il est désormais possible d’effectuer non plus différentes demandes de réversion, mais une seule et unique demande, qui plus est, en ligne. Un véritable progrès qui va bénéficier à tous les (futurs) veufs et veuves.

Autant le dire d’emblée : pour percevoir une partie de la pension de retraite de son conjoint (ou ex-conjoint) décédé ou des droits retraite acquis si ce dernier était encore en activité professionnelle, il fallait jusqu’à présent s’armer de patience… D’une part, parce qu’il était nécessaire de déterminer à quel(s) régime(s) de retraite avait été affilié son conjoint ou sa conjointe au cours de sa vie professionnelle : une démarche relativement facile lorsque l’on est encore marié, mais nettement plus hasardeuse lorsque l’on est divorcé depuis des années. Ensuite, parce que les conditions d’accès à cette fameuse pension de réversion (âge, ressources, durée du mariage, nombre d’enfants, non remariage…), qui varient considérablement d’un régime à l’autre, ne sont pas aisées à appréhender. Par exemple, pour le régime général ou régime de base des salariés, qui verse actuellement 2,7 millions de pensions de réversion (sur les 4,4 millions de pensions comptabilisées fin 2018, tous régimes confondus), ce sont les ressources du potentiel bénéficiaire et celles de son nouveau conjoint ou partenaire de pacs le cas échéant qui sont prises en compte, en plus des autres paramètres (âge minimum notamment). Mais pour le régime Agirc-Arrco, qui verse cette fois la retraite complémentaire des salariés, c’est le fait de n’être pas remarié qui prime, sans aucune exigence de ressources plafond.

UNE COURSE DE FOND QUI N’AURA PLUS LIEU D’ÊTRE

Troisième élément et non des moindres : il était nécessaire jusqu’à présent d’aller frapper à chaque porte de chaque régime d’affiliation pour obtenir de leur part le versement de cette pension de réversion. Une démarche pour le moins fastidieuse… À partir de ce jeudi 23 juillet, cette course de fond n’aura plus lieu d’être et c’est vraiment une bonne nouvelle. En effet, via le portail officiel Info-retraite.fr, chaque bénéficiaire potentiel va désormais pouvoir demander en ligne, et surtout en une seule fois, à bénéficier des différentes pensions de réversion auquel il a droit, tous régimes confondus.

UNE SIMPLIFICATION IMPORTANTE DES DÉMARCHES

Pour cela, si ce n’est pas déjà fait, il faudra au préalable créer son compte retraite personnalisé (c’est le cas de 5,1 millions de personnes actuellement). Comme auparavant, il faudra continuer à fournir – mais en ligne cette fois – les multiples justificatifs exigés par chaque régime : copie de la carte nationale d’identité du demandeur, de l’acte de décès et de l’acte de naissance du conjoint ou de l’ex-conjoint, du livret de famille pour que les régimes s’assurent de la durée de mariage notamment lorsqu’il y a eu divorce et partage éventuel de la réversion… Lorsqu’une condition de ressources existe (pour obtenir la réversion de la pension de base d’un ex-salarié, mais aussi celle d’un ex-commerçant, d’un ex-artisan ou d’un ex-exploitant agricole), d’autres justificatifs, comme une copie des derniers avis d’imposition, devront également être envoyés.

Roselyne Poznanski

30 juillet 2020

Vols annulés : actions concertées européennes contre les abus des compagnies !

Après avoir assigné en justice vingt compagnies aériennes niant le droit au remboursement des passagers aux vols annulés en raison du Covid 19, l’UFC-Que Choisir lance avec dix associations européennes de défense des consommateurs membres du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) et ce dernier, une action concertée au plan européen. Pour la première fois, les associations de consommateurs européennes utilisent le mécanisme « d’alerte externe », prévu par le règlement 2017/2394, pour que les autorités agissent en vue du plein respect du droit européen de choisir le remboursement immédiat.

En effet, cette nouvelle procédure permet d’alerter les autorités nationales de protection des consommateurs (en France, la DGCCRF) et la Commission européenne sur la violation des droits des passagers par certaines grandes compagnies aériennes. Les associations demandent également qu’une vaste enquête soit menée concernant les pratiques déloyales largement répandues dans le secteur aérien au cours des derniers mois.

Si de telles pratiques ont pu être constatées dans l’ensemble du secteur, Aegean, Air France, Easyjet, KLM, Norwegian, Ryanair, TAP Portugal et Transavia figurent parmi les compagnies totalisant le plus de réclamations de la part des consommateurs au niveau européen.

Bien que la pandémie constitue une contrainte exceptionnelle pour l’industrie du voyage, et qu’elles en appellent à la responsabilité de chacun, les associations rappellent fermement que le droit au remboursement ne peut être nié ou masqué, comme l’a régulièrement indiqué la Commission européenne, et que les consommateurs, eux aussi frappés par la crise et déjà mis à contribution en tant que contribuables via les aides publiques, n’ont pas à être contraints de jouer les banquiers du secteur.

Plutôt que de nier le droit au remboursement et d’appeler « à genou » les consommateurs à accepter un avoir en fait imposé, les compagnies doivent comprendre que regagner la confiance des consommateurs est indispensable pour permettre leur permettre de se relever de la crise de façon pérenne.

Cette action concertée européenne entend obliger les autorités nationales, notamment celles françaises bien silencieuses sur le sujet, à prendre la mesure du problème en faisant pleinement respecter le droit de choisir le remboursement et de s’assurer de son effectivité via des enquêtes pour lutter contre toutes les mauvaises pratiques recensées, notamment plus nombreuses :

  • la compagnie oblige le consommateur à accepter un avoir au lieu de lui laisser le choix entre un remboursement en numéraire ou un avoir ;
  • la compagnie manque à son obligation d’informer le consommateur de son droit au remboursement ; et
  • la compagnie fournit des informations trompeuses au consommateur sur ses droits (par exemple: quasi-impossibilité de contacter le service clientèle, impossibilité d’utiliser le formulaire de remboursement à cause de liens ne fonctionnant plus, difficulté à trouver des informations sur les remboursements monétaires, alors que les bons sont systématiquement promus auprès des consommateurs)
30 juillet 2020

Données personnelles : la justice européenne invalide le Privacy Shield

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient d’invalider l’accord qui encadrait le transfert des données personnelles des consommateurs européens vers les États-Unis, baptisé « Privacy Shield » (bouclier de protection). Les défenseurs des libertés, dont fait partie l’UFC-Que Choisir, se réjouissent de cette décision ; les entreprises américaines du numérique, comme Facebook ou Microsoft, un peu moins. Décryptage.

La justice européenne ne lâche pas l’affaire quand il s’agit de protéger nos données personnelles. Après avoir annulé l’accord « Safe Harbor » en 2015, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient d’invalider le « Privacy Shield », qui lui avait succédé. Contesté par les Cnil européennes, et malgré les inquiétudes formulées à plusieurs reprises par l’UFC-Que Choisir, ce nouvel accord avait été adopté en juillet 2016 pour encadrer le transfert des données personnelles des consommateurs européens vers les États-Unis. En l’invalidant, la Cour prive les entreprises américaines d’un outil juridique majeur. Elle envoie aussi à leur gouvernement un message à forte portée symbolique : la justice européenne ne laissera pas les données de ses ressortissants en pâture aux règles américaines, trop souples en matière de respect de la vie privée.

La Cour fonde sa décision sur un simple constat : au pays de Donald, nos données personnelles ne bénéficient pas du même niveau de protection que sur le Vieux Continent. Or c’est une condition sine qua non pour qu’une société américaine basée en Europe transfère des données vers les États-Unis, selon le RGPD (Règlement général sur la protection des données). La Cour a tiqué sur plusieurs points dont le Privacy Shield se satisfaisait. Le fait, notamment, que les autorités américaines puissent accéder à nos données « à des fins de sécurité publique, de défense et de sûreté de l’État ». Aux États-Unis, la loi autorise par exemple la NSA (National Security Agency) à surveiller les communications électroniques de tous les citoyens. Les services de renseignement américains sont aussi autorisés à procéder à des collectes massives et indifférenciées des données personnelles. En Europe, où l’accès aux données est strictement réglementé(1), ce point est plutôt interprété comme… de la surveillance généralisée.

Outre sa portée symbolique forte, l’annulation du Privacy Shield a des conséquences immédiates pour les géants du numérique. Facebook, Google, Microsoft et les autres sont en effet contraints de se rabattre sur d’autres outils juridiques pour continuer à transférer légalement les données de leurs abonnés et clients européens. Il en existe : l’Europe met à disposition de tous les pays différents contrats aux douces appellations juridiques (« décision d’adéquation », « clauses contractuelles types », « règles d’entreprises contraignantes »…). Mais ces outils, tout aussi exigeants en matière de respect des droits fondamentaux, sont moins adaptés à la situation américaine du fait des enjeux de géopolitique entre les deux puissances mondiales que sont les États-Unis et l’Europe. Washington et Bruxelles devront probablement se rassoir autour de la table pour trouver un nouvel accord. Les associations de consommateurs européennes tâcheront de s’y inviter.

(1) Loi n° 2015-912 du 24 juillet 2015 relative au Renseignement

Camille Gruhier

19 juillet 2020

Covid-19 : la dexaméthasone, un traitement efficace ?

Ce médicament de la famille des anti-inflammatoires stéroïdiens, ancien et peu coûteux, est le premier à démontrer un effet bénéfique en termes de mortalité dans le traitement du Covid-19.

Peu après la publication, fin juin, des premiers résultats de la dexaméthasone, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelait à en augmenter la production mondiale. De son côté, l’autorité sanitaire américaine (FDA) vient de l’inscrire sur la liste des substances qui peuvent être fabriquées comme des préparations magistrales pour les cas où des hôpitaux en manqueraient. Quelle est donc cette molécule dont on semble attendre un grand usage dans le traitement du Covid-19 ?

Commercialisée en France sous divers noms de marque, Dectancyl notamment, la dexaméthasone est un corticoïde de synthèse. Elle possède une activité anti-inflammatoire et, à forte doses, elle module la réponse immunitaire. Déjà indiquée dans des dizaines de pathologies, allant des atteintes oculaires au rhumatisme inflammatoire, la dexaméthasone a trouvé un nouvel usage contre le Covid-19, à la suite de la publication des résultats d’un essai mené au Royaume-Uni(1).

Baptisé Recovery (c’est-à-dire « guérison » !), cet essai clinique a comparé chez plus de 6 000 personnes hospitalisées à cause du Covid-19 les effets de l’ajout de dexaméthasone aux soins courants. La molécule a réduit la mortalité d’un tiers chez les malades qui étaient sous ventilation artificielle (respirateur) et d’un cinquième chez ceux qui recevait de l’oxygène avec un simple masque. En revanche, chez les patients hospitalisés qui n’étaient pas sous oxygène, la survie n’a pas été améliorée. Chez ces malades moins gravement touchés, la prise de ce médicament pourrait même présenter plus de danger que d’utilité.

Jusqu’à présent, très peu de médicaments ont fait la preuve de leur efficacité comme traitement des formes graves du Covid-19. L’hydroxychloroquine n’a toujours pas apporté de résultats d’études rigoureuses en faveur de son efficacité. L’association d’antiviraux lopinavir-ritonavir, un traitement des infections par le VIH, a été écartée de la stratégie de traitement du Covid-19 pour son absence de bénéfice. Quant au remdésivir, autorisé à titre conditionnel au niveau européen, il semble réduire la durée d’hospitalisation de 4 jours environ, sans effet probant sur la mortalité.

Cet essai sur la dexaméthasone apporte une pierre importante au socle des traitements du Covid-19, qui continue de se propager dans le monde. Idéalement, il faudrait toutefois que ses résultats soient publiés dans une revue avec comité de lecture, car ils ne sont pour l’instant disponibles que sous forme préliminaire. Il faudrait aussi qu’ils soient validés par un second essai conduit par une autre équipe de recherche. Néanmoins, cela permet de mieux cerner l’intérêt de la dexaméthasone qui était déjà utilisée de façon empirique dans les hôpitaux, et d’en préciser les modalités d’emploi (dose, durée, stade de la maladie). Pour l’heure, elle est réservée à un usage hospitalier et aux cas graves qui requièrent de l’oxygène.

(1) Effect of Dexamethasone in Hospitalized Patients with Covid-19 : Preliminary Report, MedRxiv, 22/06/2020.

Perrine Vennetier

19 juillet 2020

Assurance habitation : des tarifs qui vont du simple au double

La mise à jour de notre comparateur d’assurances multirisque habitation (MRH) permet de pointer de forts écarts tarifaires entre des contrats présentant des garanties similaires. L’occasion de renégocier fermement avec son assureur… ou de le quitter sans attendre.

C’est passé inaperçu, mais le printemps dernier aura été une aubaine financière pour les assureurs de logements. La raison ? Une chute spectaculaire des sinistres déclarés. Selon une étude fouillée du courtier Réassurez-moi, le nombre de cambriolages est passé de 920 à 229 en moyenne par jour pendant le confinement (du 17 mars au 11 mai), soit – 75 % ! Les dégâts des eaux ont, eux, plongé de 30 %. Au total, les compagnies auraient économisé 226 millions d’euros sur la période. Ce gain sera-t-il rendu aux assurés par une baisse ou, à défaut, une stabilité des tarifs de leur assurance multirisque habitation (MRH) en 2021 ?

GRANDE DISPERSION DES TARIFS

C’est peu probable. Mais cet épisode inédit tombe à pic pour se pencher sur l’assurance de son logement, son prix, ses garanties. L’enjeu n’est pas mince, sur un marché de 42 millions de contrats pesant 10,5 milliards de primes versées en 2018, selon la Fédération française de l’assurance (FFA). Le tarif d’une MRH est en théorie fixé selon la taille de l’habitat, son type (maison ou appartement), sa localisation, la valeur des objets garantis, les options éventuelles, etc. On devrait donc obtenir des niveaux de cotisation proches selon les contrats du marché. C’est tout l’inverse : la dispersion est de règle. Ce qu’illustre sans équivoque notre comparateur d’assurances habitation qui, à partir de quelques éléments d’information (lieu, type d’habitat…), étalonne l’essentiel de l’offre des assureurs. Pour un même logement, les tarifs obtenus vont très souvent varier du simple au double, voire davantage, le tout pour des garanties similaires.

LA PREUVE PAR L’EXEMPLE

Prenons deux cas pour illustrer ce propos. Vous possédez une maison de 4 pièces à Nantes ? Pour une couverture minime (dite formule « de base »), le comparateur indique un coût annuel de 194 € à la Mutuelle de Poitiers, 258 € à La Banque Postale, 300 € chez Allianz et 374 € chez Axa. Pour des garanties plus étendues (formule « confort »), c’est aussi le grand écart : GMF demande 274 € quand Groupama en facture 447 !

À Nancy, vous louez un 2 pièces ? LCL vous fera payer 273 € pour un contrat de qualité moyenne, quand Groupama, pourtant très mauvais sur l’exemple précédent, ne réclamera que 144 € pour une couverture similaire. Bilan : les tarifs partent dans tous les sens et un assureur bon sur une ville pourra être mal positionné ailleurs.

TOUJOURS METTRE EN FACE LES GARANTIES

Attention : outre le tarif, les garanties sont décisives. Mais leur lecture est, en pratique, compliquée et fastidieuse. C’est le second intérêt de notre comparateur, qui évalue les garanties de chaque MRH sur une échelle de 1 à 5, avec une appréciation globale et le tarif en complément. Dans l’exemple de Nantes cité plus haut, pour qui voudrait associer les meilleures garanties au prix le moins élevé, l’offre des Banques populaires à 393 € sort gagnante. Pour celui de Nancy, en misant sur le contrat de la Maaf à 174 €, la couverture serait bonne à un tarif contenu. Bref, il faut faire son marché, quitte à changer de boutique. Problème : près des deux tiers des assurés détiendraient la même MRH depuis 10 ans ou plus. À tort, car la fidélité n’est pas récompensée sur ce marché, les meilleurs prix étant souvent réservés aux nouveaux.

FAIRE JOUER LA CONCURRENCE

En réalité, les assureurs ont aujourd’hui de quoi faire baisser la note. Outre une conjoncture favorable (moins de sinistres au printemps), Cyrille Chartier-Kastler, dirigeant du cabinet indépendant GoodValue for Money, indique que « le risque habitation s’est fortement redressé pour les acteurs de l’assurance depuis une dizaine d’années, sous l’effet de hausses tarifaires soutenues ». Reste à convaincre les assurés des économies qu’ils pourraient réaliser sur ce terrain, eux qui, selon une étude de 2015 de Que Choisir, seraient une majorité à changer de contrat pour une économie de 20 %. C’est donc le moment d’utiliser notre comparateur puis d’aller renégocier chez son assureur actuel, ou carrément de troquer sa MRH pour une autre (voir encadré).

COMMENT RÉSILIER SA MRH ?

Chaque année, cette assurance se reconduit de manière tacite, sans nécessiter votre accord. Mais 1 an après sa souscription, vous pouvez résilier sans justification votre MRH à tout moment. Dixit l’article L.113-15-2 du Code des assurances. La résiliation sera effective 1 mois après que l’assureur en aura été informé, « par lettre ou tout autre support durable ». Vous ne paierez votre prime que sur la période assurée. En pratique, passez chez votre assureur ou envoyez-lui une lettre de résiliation avec accusé de réception, lui priant de vous renvoyer une attestation de résiliation et un relevé d’information.

Frédéric Giquel

19 juillet 2020

Soldes : des règles spécifiques

S’ils sont autorisés à vendre à perte durant les périodes de soldes, les commerçants n’en sont pas moins soumis à une réglementation spécifique. Quelques précisions pour profiter au mieux des soldes, en ligne ou en boutique.

Les périodes des soldes sont devenues un moment incontournable pour faire des achats tout en réalisant des économies, parfois substantielles. Mais même pendant les soldes, la réglementation s’applique.

PÉRIODE DES SOLDES

Les soldes d’hiver (du mercredi 8 janvier au mardi 4 février 2020), comme celles d’été (qui devaient avoir lieu du mercredi 24 juin au mardi 21 juillet mais se dérouleront du 15 juillet au 11 août en raison de la crise sanitaire), commencent à la même date et durent 4 semaines (contre 6 auparavant) sur tout le territoire, hormis quelques exceptions liées à des particularités locales.

Depuis 2015, les commerçants ne peuvent plus pratiquer de soldes complémentaires, quand ils le souhaitent, pendant deux fois une semaine ou une fois deux semaines au cours de l’année (soldes flottants).

En dehors des soldes saisonniers, le mot « solde » ne peut pas être utilisé. Les commerçants peuvent en revanche procéder à des promotions, déstockages ou autres liquidations.

ARTICLES SOLDÉS

Les soldes ne peuvent porter que sur des articles déjà proposés à la vente et payés par le commerçant depuis au moins 30 jours. Outre le prix réduit affiché, le prix de référence avant les soldes doit être indiqué. Si vous procédez à des repérages avant les soldes, vous pouvez vous-même vérifier que le rabais porte bien sur le prix initial et non pas sur un prix artificiellement gonflé.

La réduction peut être faite par escompte à la caisse, cette modalité doit alors faire l’objet d’une publicité et l’avantage annoncé s’entend par rapport au prix de référence (- 30 % sur les étiquettes jaunes, – 50 % sur les vertes, etc.). Un commerçant peut ne solder qu’une partie de ses produits, mais il doit l’indiquer clairement (par exemple avec un  panneau « Nouvelle collection non soldée »). Il lui est en tout cas interdit d’acheter des produits pour les vendre exclusivement pendant la période des soldes ou de se réapprovisionner.

GARANTIE PENDANT LES SOLDES

Que l’article soit soldé ou non, les règles en matière de garantie sont les mêmes : le commerçant est tenu d’échanger ou de rembourser un article en cas de vice caché (défaut de fabrication…). Tout article soldé est également couvert par la garantie légale de conformité (la puissance du four n’est pas celle promise, le téléviseur ne capte pas les chaînes de la TNT…) : le vendeur doit entièrement répondre des défauts de conformité existant lors de la remise du produit et qui sont présumés exister à ce moment-là s’ils apparaissent dans un délai de 2 ans (et non plus de six mois depuis le 18 mars 2016).

Mais si l’article ne convient pas ou plus (problème de taille, de choix de la couleur), le commerçant n’est pas obligé de l’échanger ou de le rembourser. Il peut accepter de le faire à titre commercial uniquement (sauf publicité contraire comme par exemple un panneau « Échange ou remboursement possible même pendant les soldes »). Il est donc fortement conseillé d’essayer les articles (même si parfois trouver une cabine disponible dans certains magasins relève de l’exploit) avant l’achat.

LES SOLDES EN LIGNE

La réglementation des soldes sur Internet est exactement la même que celle pratiquée en magasin. La principale différence tient au fait qu’il s’agit de vente à distance, les clients disposent donc d’un délai de rétractation de 14 jours à partir du jour de réception de l’article. Le client pourra ainsi échanger son article ou être remboursé, sans pénalité et sans avoir à justifier sa décision.

LES SOLDES EN QUESTION

Pour plus d’informations sur les soldes, vous pouvez consulter les questions-réponses réalisées par le service juridique de l’UFC-Que Choisir.

Franck Attia

19 juillet 2020

Matelas vendus sur Internet : clap de fin pour Casper

La start-up américaine de vente de matelas sur Internet avait vu grand avec son introduction en bourse. Mais, vaincue par la concurrence effrénée entre cybermarchands, Casper cesse toute activité en Europe.

Les start-up spécialisées dans la vente de matelas sur Internet se sont multipliées ces dernières années, en général avec l’espoir d’attirer des investisseurs. Mais le nombre d’acteurs ne facilite pas la rentabilité et les capitaux attendus font parfois défaut. Malgré son ambition démesurée, l’américain Casper en a fait les frais.

Il vient de quitter la France, ainsi que tous les pays européens où il vendait des matelas. Ses sites web sont fermés, ses numéros de téléphone ne répondent plus. Pas brillant pour une start-up qui prétendait rien moins que « construire une entreprise mondiale du sommeil » !

Concernant les ventes effectuées depuis le 13 mai 2020, peu avant sa débâcle européenne, la start-up avait pris soin de réduire le nombre de nuits d’essai, passé de 100 à seulement 30. Le délai pour la reprise est donc expiré, ou sur le point de l’être.

Concernant celles qui ont été réalisées avant le 13 mai, elles restent soumises au délai de reprise gratuite de 100 jours. Encore faut-il pouvoir contacter Casper et compter sur son respect des engagements pris. Il convient d’adresser sa demande à support@casper.co.uk.

CASPER, UN CAS ISOLÉ ?

Aucune cybermarque de matelas ne le reconnaîtra, mais leur modèle économique est fragile. Certes, elles ont très peu de frais : comparé aux grandes enseignes de la literie, c’est dérisoire. Elles n’ont pas de magasins, quasiment pas de personnel, et un seul modèle de matelas qu’elles tentent de faire passer pour universel. C’est un système à bas coûts.

Mais il faut se faire connaître, se différencier des concurrents auxquels on ressemble en tous points, et ça coûte des fortunes. Les commerciaux qui ont créé ces start-up misent sur l’intérêt d’investisseurs et les apports de capitaux. C’est un pari, gagnant ou pas.

Élisabeth Chesnais

19 juillet 2020

Savon pour fruits et légumes : on peut s’en passer !

Le savon aura été l’un des grands bénéficiaires de la crise sanitaire liée au coronavirus. Outre le lavage des mains à tout instant de la journée, un autre débouché à l’intérêt plus que relatif émerge : le savonnage des fruits et légumes.

Surfant sur la tendance sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, une grande surface a positionné au niveau de son rayon fruits et légumes frais des bouteilles de « Savon fruits et légumes » liquide à l’huile d’olive écologique (9,90 €). Origine France et jolie étiquette vintage pour le marketing. La bouteille plastique est elle-même emballée dans un sachet plastique, ce qui lui vaut de se faire épingler sur Facebook par le compte de Mr Mondialisation. Une employée de l’Hyper U en question (La Montagne en Loire-Atlantique), contactée par nos soins, nous a même fourni des préconisations étonnantes : il ne serait pas « forcément nécessaire de rincer les fruits et les légumes ainsi nettoyés » !

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Les savons pour fruits et légumes de la marque La droguerie de Blanche dans leur emballage en plastique (source : page Facebook de Mr Mondialisation).

BOOSTÉ PAR LE COVID-19

Ce genre de produits n’est pas nouveau, en particulier aux États-Unis et au Canada. Mais les ventes sont visiblement boostées par la crise sanitaire, au vu du nombre de sites Internet affichant « rupture de stock ». Tant mieux pour votre porte-monnaie, vous économiserez ainsi jusqu’à 9 € le litre de nettoyant de la marque canadienne Aroma Nature. Chez Briochin (marque française), vous en auriez eu pour 3,45 € les 50 cl, soit 6,90 € le litre. Le site indique opportunément sur la page de son produit « Faire face au Covid », et ce grâce à une recette « inchangée » à base d’eau et de vinaigre.

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Les nettoyants pour fruits et légumes des marques Aroma Nature et Briochin.

Vous pouvez aussi ne pas tomber dans les pièges du marketing, et prendre un minimum de précautions quand vous faites vos courses, nettoyer vos légumes à l’eau ou les stocker 48 heures avant de les consommer pour écarter tout risque. Les autorités sanitaires estiment en effet la transmission par les fruits et légumes peu probable.

Elsa Casalegno

2 juillet 2020

Pub pour la malbouffe : les enfants toujours plus exposés

Happy Meal McDonald’s, Nutella, Kinder Bueno… Voici les produits qui ont fait l’objet des plus gros investissements en publicité, en France, en 2018. Et enfants et adolescents sont particulièrement exposés à ce marketing de la malbouffe, déplore Santé publique France.

Plus de la moitié des publicités pour des produits alimentaires vues par les enfants et adolescents à la télévision glorifient la malbouffe. Voici une des conclusions les plus frappantes d’une récente étude menée par Santé publique France, qui conforte celles obtenues par l’UFC-Que Choisir en 20062007 et 2010.

Pour y arriver, l’agence française de santé publique a notamment récupéré des données Médiamétrie, détaillant la consommation de télévision de 5 000 foyers pendant l’année 2018, puis calculé le Nutri-Score (note de la qualité nutritionnelle, allant de A à E) des aliments mis en valeur dans chaque annonce regardée. Résultat : 53,3 % des publicités alimentaires vues par les enfants de 4 à 12 ans poussaient à l’achat d’aliments au Nutri-Score D ou E, ainsi que 52,5 % de celles vues par les 13-17 ans. Des spots commandés en premier lieu par les chaînes de fast-food et les fabricants de chocolats et de boissons sucrées.

Et ce n’est pas tout : comme l’UFC-Que Choisir auparavant, l’agence observe que ce pourcentage ne fait qu’empirer avec les années. La part de la malbouffe dans les publicités alimentaires vues par les adolescents à la télévision a ainsi augmenté de près de 6,5 % depuis 2015, et de 10 % pour celles vues par les 4-12 ans.

Santé publique France rappelle pourtant qu’il existe « un large consensus sur […] la causalité, entre le marketing alimentaire, le surpoids et l’obésité ». Et appelle donc à « une restriction du marketing alimentaire pour les produits de faible qualité nutritionnelle, notamment à la télévision, aux heures où l’audience des enfants et des adolescents est élevée. »

Il faut dire que l’encadrement de ces publicités est, en l’état, extrêmement limité. Mis à part la loi imposant des messages sanitaires du type « pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », on peut citer celle du 20 décembre 2016 supprimant la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique. Mais cette dernière s’avère une protection bien maigre car, comme le révèle l’étude de Santé publique France, ces programmes représentent moins de 1 % du temps de télévision regardé par les enfants et adolescents.

Santé publique France est loin d’être la première à préconiser un plus strict encadrement de la publicité alimentaire destinée aux plus jeunes. Avant elle, l’Inspection générale des affaires sociales, le Haut Conseil de la santé publique, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l’Unicef, l’OMS, la Cour des comptes et plusieurs associations telles que l’UFC-Que Choisir ont milité dans ce sens.

AMENDEMENT D’OLIVIER VÉRAN REJETÉ

Pourtant, rien ne bouge. Le projet de loi sur l’audiovisuel, présenté en décembre 2019 (et finalement abandonné mi-juin), ne prévoyait toujours pas d’encadrer plus sévèrement les spots publicitaires vantant des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle à destination des enfants et des adolescents. Même l’amendement déposé en 2019 par l’actuel ministre de la Santé Olivier Véran, alors député de l’Isère, d’afficher systématiquement le Nutri-Score dans les publicités alimentaires, avait finalement été rejeté au Sénat. Quant à la nouvelle stratégie de la Commission européenne en matière d’agriculture et d’alimentation, dévoilée récemment, elle compte encore une fois, pour régler ce problème, sur une chimérique capacité d’autorégulation des industriels.

Il n’est décidément pas simple de s’attaquer à l’industrie agroalimentaire, premier secteur industriel français et source de plus d’un demi-milliard d’euros de recettes de publicité pour la télévision.

ET INTERNET ?

Les résultats de la dernière étude de Santé publique France le montrent bien, enfants et adolescents délaissent de plus en plus la télévision au profit d’Internet. Les 4 à 12 ans passent à présent 53 minutes par jour sur les réseaux sociaux et autres sites Web, contre 1 h 59 pour les 13-17 ans. Il n’est donc pas étonnant de constater que l’industrie agroalimentaire y consacre une part toujours plus importante de son budget publicité (au moins 22 % en 2018). Et si Santé publique France n’a pas pu déterminer le type d’annonces auxquelles les enfants sont exposées en ligne, elle suspecte qu’Internet contribue, aux côtés de la télévision, à une exposition « massive aux publicités pour les produits gras, sucrés, salés ». L’agence conclut donc que, sur ce média, un « encadrement apparaît tout aussi nécessaire ».

Elsa Abdoun

2 juillet 2020

Location de vacances entre particuliers : les règles sanitaires durant la crise du coronavirus

De nombreux voyageurs français, contraints de revoir leurs projets de vacances, ont pris d’assaut les plateformes de locations de logements entre particuliers (Abritel, Airbnb, LeBonCoin…). La propreté du lieu de villégiature est plus que jamais un enjeu sanitaire, ce pourquoi des mesures spécifiques ont été mises en place par ces acteurs du tourisme.

Depuis le 14 mai, date de l’annonce du plan de soutien au tourisme par le gouvernement, les demandes explosent sur les sites de locations entre particuliers« Depuis le 14 mai, nous avons constaté un boom des réservations sur les plateformes. Certaines semaines, il y en a deux fois plus que l’an passé », déclare Timothée De Roux, président de l’Union nationale pour la promotion des locations de vacances (UNPLV) mais aussi directeur général d’Abritel. Ces chiffres sont corroborés par Airbnb, qui indique qu’entre le 25 mai et le 7 juin, les 107 000 réservations effectuées en France représentent une augmentation de 40 % par rapport à la même période en 2019. Et de préciser qu’il s’agit surtout de séjours dans les campagnes françaises, particulièrement plébiscitées cette année, sur des durées plus longues. Rien de surprenant. Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, et alors que le conseil scientifique vient d’annoncer qu’une deuxième vague épidémique est « extrêmement probable », faire le choix d’un lieu de villégiature privé et clos semble plus sûr.

PROPRETÉ DES LIEUX

Afin d’éviter la propagation du virus dans les logements, les différents sites de location entre particuliers se sont mis en ordre de marche. L’UNPLV, qui regroupe les professionnels du secteur (Abritel, Airbnb, TripAdvisor, LeBonCoin, SeLoger Vacances…), a élaboré un protocole à destination de ces sites, valable en France. Ce document, visé par les ministères de la Santé et des Affaires étrangères, soumet une méthodologie d’entretien à l’intérieur et à l’extérieur de l’habitation : ordre de nettoyage, conseils pratiques, techniques de ménage, équipement, produits à utiliser, temps d’attente entre deux locataires… Revient ensuite aux plateformes de communiquer auprès des propriétaires qui louent leurs logements afin qu’ils respectent ces directives. Toutes ont adopté ce protocole, selon Timothée De Roux, élargi par nombre d’entre elles. Abritel a, par exemple, ajouté des recommandations internationales. De son côté, Airbnb a décliné son dispositif global, conçu par sa maison mère aux États-Unis, dans douze pays pour l’instant, dont la France. Le site a également développé un partenariat spécifique dans l’Hexagone, avec la société Ekoklean, effectif à partir du 1er juillet. Les loueurs peuvent acheter un kit de nettoyage (environ 30 €), confectionné par cette société spécialisée dans les produits durables, ou bien payer un service de ménage réalisé par des professionnels de cette société dans les locations. Le prix de ce service, qui pourrait se répercuter sur le coût de la réservation, ne nous a pas été communiqué.

Une fois ces actions mises en place, comment s’assurer que les hôtes respectent les protocoles édictés par les plateformes ? Ces dernières peuvent à ce jour répertorier ceux qui s’y engagent et les mettre en avant dans les résultats de recherche des vacanciers, mais il n’y a pas de vérification dans les habitations des particuliers. C’est pourquoi une fois arrivé dans votre lieu de vacances, nous vous conseillons de vérifier l’état de propreté de la résidence. Portez une attention particulière aux surfaces les plus utilisées : robinets, surfaces des meubles, poignées de porte… Si vous avez un doute, nettoyez-les vous-même. Si vous constatez des manquements, faites-en part au propriétaire. Vous pouvez également prévenir les autres internautes en laissant un commentaire sur la plateforme. Enfin, dans le cas où vous recevez des invités, respectez au maximum les consignes de distanciation.

ANNULATION LIÉE À LA CRISE DU CORONAVIRUS

« À l’heure actuelle, il y a peu de désistement, mais les internautes cherchent quand même des conditions d’annulation les plus flexibles possibles. C’est le premier critère recherché par les vacanciers, car ce sont les propriétaires qui décident des conditions d’annulation et de remboursement », explique Timothée De Roux. En effet, en temps normal, l’hôte décide s’il rembourse intégralement, partiellement ou pas du tout. En cas d’annulation d’un voyage à cause du coronavirus (suppression d’un transport, d’un événement…), l’ordonnance du 25 mars 2020 s’applique jusqu’au 15 septembre prochain, y compris aux particuliers qui louent leurs logements sur des plateformes en ligne. À vous de prouver le lien entre l’épidémie et l’annulation. Le cas échéant, les hôtes sont obligés de proposer soit un reversement des sommes déjà versées, soit un avoir d’une durée de 18 mois. Si celui-ci n’a pas pu être utilisé à la fin de cette période, le remboursement est automatique.

Attention, si vous êtes infecté par le Covid-19 avant de partir ou pendant votre séjour, l’ordonnance du 25 mars ne s’applique pas. Sauf accord spécifique avec l’hôte, vous devez payer votre location jusqu’à la date de fin, même si vous rentrez plus tôt. Appelez néanmoins votre banquier, pour savoir si la carte bancaire avec laquelle vous avez réservé couvre les frais de rapatriement ou d’annulation.

Marie Bourdellès

2 juillet 2020