UFC-Que Choisir Aude/Pyrénées-Orientales

Automobile : coup de rabot sur la prime à la conversion

Automobile : coup de rabot sur la prime à la conversion

Victime de son succès, la prime à la conversion voit ses conditions d’attribution durcies. Désormais elle ne peut être allouée que pour l’achat d’une voiture neuve et avec un seuil d’émission de CO2 abaissé.

Automobile Coup de rabot sur la prime à la conversion

Elle aurait coûté à l’État plus de 900 millions d’euros contre les 596 millions prévus. Le gouvernement a donc décidé de durcir les conditions d’attribution de la prime à la conversion à partir de ce 1er août. Voici tous les changements par rapport à notre article sur les aides pour alléger la facture lors de l’achat d’une voiture.

  • Le critère « non imposable » n’existe plus et le montant de la prime dépend désormais du revenu fiscal de référence, avec un seuil fixé à 13 489 € par part.
    Pour l’achat d’un véhicule thermique peu polluant (essence, diesel, non électrique ou hybride rechargeable), l’aide s’élève à 1 500 € au lieu de 2 000 € et est limitée à 80 % du prix d’acquisition du véhicule.
    Pour l’achat d’un véhicule électrique (neuf ou d’occasion) émettant moins de 20 g de CO2/km ou pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ayant 40 km ou 50 km d’autonomie en mode électrique (selon la norme retenue), la prime est de 2 500 €.
    Pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable, ayant une autonomie inférieure en mode électrique et dont les émissions de CO2 sont comprises entre 21 et 50 g/km, la prime est de 1 500 €.

 

  • Le doublement de la prime concerne les ménages dont le revenu fiscal de référence est inférieur ou égal à 6 300 €/part ou 13 489 €/part pour les gros rouleurs (distance entre le domicile et le lieu de travail supérieure à 30 km ou si l’acheteur parcourt plus de 12 000 km/an dans le cadre de son activité professionnelle avec son véhicule personnel).

 

  • Le niveau des émissions de CO2 a été abaissé. Pour être éligible à la prime à la conversion, le véhicule acquis doit émettre moins de 117 g de CO2/km (contre 122 avant le 1er août).

 

  • Les ménages dans les cinq derniers déciles (donc disposant d’un revenu supérieur à 32 470 € par an selon les chiffres de l’Insee de 2015) et les personnes morales ne sont plus éligibles à la prime à la conversion pour les véhicules classés en Critair 1. De même, les ménages dans les cinq premiers déciles (c’est-à-dire disposant d’un revenu annuel inférieur à 32 470 €) ne sont plus éligibles à la prime à la conversion pour les véhicules en Critair 2 et immatriculés avant le 1er septembre 2019.

 

  • Les véhicules dont le prix d’acquisition est supérieur à 60 000 € TTC (incluant le cas échéant le coût d’acquisition ou de location des batteries) ne sont plus éligibles à la prime à la conversion.

 

Yves Martin

29 août 2019

Assurance emprunteur (infographie) : des économies importantes mais ignorées

Assurance emprunteur (infographie) : des économies importantes mais ignorées

Assurance emprunteur (infographie) Des économies importantes mais ignorées

Que savons-nous de l’assurance emprunteur, cette assurance imposée par les banques lors de la souscription d’un prêt immobilier ? Apparemment pas suffisamment de choses, comme le montrent les réponses à notre questionnaire. Ces dernières révèlent notamment que la majorité des particuliers ignore qu’il est possible de réaliser d’importantes économies simplement en faisant jouer la concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur !

 

Vous et votre assurance emprunteur

Profil des répondants

180 000 €, c’est le montant moyen de l’emprunt immobilier des consommateurs qui ont répondu à notre questionnaire. En moyenne la durée de leur crédit s’étale sur 19 ans, un chiffre un peu plus élevé que la moyenne nationale.

 

Négociation du prêt : priorité au taux d’intérêt

La majorité (46 %) des emprunteurs reste focalisée sur le taux de l’emprunt. Certes, il s’agit d’un point essentiel. Mais il ne doit pas occulter d’autres éléments de négociation importants : les frais de dossiers (22 % des répondants se disent concernés par ce point) et le taux de l’assurance emprunteur (18 % seulement disent s’en être préoccupés).

 

L’assurance emprunteur, de 25 à 50 % du coût d’un crédit

Pourtant, l’assurance emprunteur représente un coût non négligeable. Selon les compagnies d’assurance, ce poste vient renchérir de 25 à 50 % le coût du crédit. Le coût du crédit est constitué de l’ensemble des intérêts du prêt que l’emprunteur doit verser à la banque. Par exemple pour un crédit immobilier de 180 000 € sur 15 ans, à un taux de 1,18 %, l’ensemble des intérêts s’élèvera à 16 488 €. L’assurance emprunteur pèsera entre 5 000 et 9 000 €.

→ Calculateur d’assurance emprunteur : estimez vos économies sur votre assurance de prêt

 

Des connaissances lacunaires sur l’assurance emprunteur

Pour la plupart des emprunteurs qui ont répondu à notre questionnaire, le conseiller bancaire représente la première source d’information sur l’assurance emprunteur. Or pendant très longtemps, les banques ont quasi-monopolisé le marché de l’assurance emprunteur via des partenariats lucratifs. Guère étonnant que la grande majorité des consommateurs ignore le montant des économies possibles en souscrivant un contrat d’assurance emprunteur auprès d’une compagnie alternative. Plus de 70 % d’entre eux ne savent ainsi pas chiffrer l’économie envisageable.

 

Peu de simulations pour changer d’assurance emprunteur

La loi a ouvert la possibilité de résilier son contrat d’assurance emprunteur, à la date d’échéance annuelle, durant toute la durée de remboursement du prêt pour, notamment, pouvoir souscrire un contrat moins cher. Une possibilité encore insuffisamment exploitée aujourd’hui, puisque seulement un tiers des emprunteurs ont changé de contrat et moins de la moitié ont effectué une simulation.

 

Une sous-estimation des économies attendues

Lorsqu’ils possèdent une idée de l’économie possible en changeant d’assurance emprunteur (ce qui est loin d’être la majorité des cas), les emprunteurs sont encore largement en dessous de la réalité. Ils minorent fortement la possibilité de gains. En moyenne, les consommateurs fixent à près de 3 000 € l’économie attendue, alors qu’elle dépasse plutôt les 5 000 €.

 

Des emprunteurs découragés

Au final, le manque d’informations et le découragement expliquent en grande partie l’immobilisme des emprunteurs. 36 % d’entre eux admettent ignorer l’intérêt financier de la démarche tandis qu’ils sont 23 % à reconnaître se décourager devant sa complexité.

Élisa Oudin

Sandrine Girollet

29 août 2019

SFR Box 8 : que cache la nouvelle box de SFR ?

SFR Box 8 : que cache la nouvelle box de SFR ?

Depuis le 20 août, SFR propose une toute nouvelle box. Moyennant 5 € de plus par mois, ceux qui le souhaitent peuvent profiter de la SFR Box 8 et de son enceinte connectée, de son assistant vocal et de son Wi-Fi hyper-rapide. Mieux vaut toutefois se poser les bonnes questions avant de passer commande.

SFR Box 8 Que cache la nouvelle box de SFR ?

Noire, compacte, sobre d’aspect, la nouvelle box de SFR s’avère plutôt élégante. Tant mieux, car si la partie « modem » peut être cachée dans un placard, la partie « décodeur », elle, a vocation à rester à portée de vue. Et pour cause, à l’instar de la Freebox Delta, elle intègre une enceinte connectée qui permet de diffuser de la musique ou le son de la télé. Comme sa concurrente, la SFR Box 8 est munie d’un assistant vocal maison qui permet, à voix haute, de changer de chaîne, de mettre un programme sur pause, de baisser le son ou encore d’effectuer une recherche parmi les replays. Il suffit, avant chaque commande, de dire « OK SFR ». Pas indispensable, mais pratique. Ce service devrait même s’enrichir à partir d’octobre avec l’intégration de l’assistant vocal Alexa d’Amazon qui, lui, permettra d’effectuer des recherches, de commander des objets connectés voire de réaliser des achats par la voix.

La SFR Box 8 intègre également des technologies récentes, comme la 4K HDR qui permet de bénéficier d’une superbe qualité d’image et le Dolby Atmos censé offrir une qualité de son proche de celle du cinéma. Elle est surtout la toute première box à intégrer la dernière norme Wi-Fi 6 (ou ax), qui promet d’accroître nettement les débits, d’améliorer la couverture et de préserver l’autonomie des appareils. SFR promet ainsi un Wi-Fi « 3 fois plus performant » !

Mais attention : pour bénéficier pleinement de ces standards, il est indispensable de disposer d’équipements compatibles, à savoir un téléviseur 4K HDR et un système son Dolby Atmos. Or, si ces appareils se démocratisent, ils restent encore assez chers. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter nos guides d’achat téléviseurs et barres de son. Qui plus est, si les chaînes de télé diffusant des programmes en 4K se multiplient, les programmes encodés en Dolby Atmos sont encore très rares. Quant à profiter du débit du Wi-Fi 6, ce n’est possible qu’à condition que l’ordinateur ou le smartphone intègre lui aussi cette norme très récente. Pour le moment, c’est rarement le cas.

Fini le disque dur

Avec la SFR Box 8, vous bénéficierez en outre d’une nouvelle interface TV plutôt séduisante et d’une connexion Bluetooth (pour connecter votre barre de son sans fil, par exemple). Vous pourrez aussi enregistrer 2 chaînes simultanément et stocker jusqu’à 100 heures de programmes que vous pourrez ensuite visionner depuis n’importe quel smartphone, PC ou tablette. En l’absence de disque dur, les programmes sont enregistrés systématiquement dans le cloud. Au passage, cette absence permet à la box d’être plus compacte et plus silencieuse puisqu’un ventilateur bruyant n’est pas nécessaire. Enfin, côté connectique, il faudra vous contenter d’une prise RJ45 pour le téléphone fixe, deux ports USB-C 3.1 (un sur chaque boîtier) et seulement deux ports Ethernet, ce qui peut s’avérer nettement insuffisant pour certains utilisateurs.

5 € par mois pour en profiter

La box SFR vous intéresse ? Il vous en coûtera 5 € par mois. Cette option de location sans engagement est un vrai atout par rapport à la Freebox Delta, dont le player intégrant l’enceinte Devialet doit être acheté. Et pas besoin de changer d’offre, anciens comme nouveaux clients peuvent demander à l’avoir. Enfin, pas tous : la box SFR 8 ne sera disponible dans un premier temps que pour les clients SFR connectés en ADSL ou en fibre. Les clients connectés en FTTB (fiber to the building) devront attendre octobre pour en profiter. Quant à la 4K HDR et au son Dolby Atmos, SFR indique qu’il faut avoir opté pour une offre triple play (Internet, téléphonie et TV) et être éligible à un débit minimum de 25 Mbits/s pour en bénéficier.

Notre avis

Même si elle n’a rien de révolutionnaire, la SFR Box 8 peut séduire certains clients attirés par ses performances. Mais avant de dépenser 5 € de plus par mois, mieux vaut y réfléchir à deux fois et notamment s’assurer que son équipement permettra de bénéficier d’un réel gain de confort.

Cyril Brosset

29 août 2019

Huiles d’olive : les règles d’or pour sélectionner son huile d’olive

Huiles d’olive : les règles d’or pour sélectionner son huile d’olive

Provenance, terroir, qualité du fruité… Les mentions se multiplient sur les étiquettes des bouteilles d’huile d’olive. Comment faire la part du marketing dans toutes ces indications ? Et surtout, comment faire son choix en fonction de ses goûts, de son budget et de l’utilisation que l’on veut faire du produit ? Quelques éléments de réponse.

Huiles d'olive Les règles d'or pour sélectionner son huile d'olive

SOMMAIRE

  • 1. L’origine
  • 2. L’huile d’olive et le monde
  • 3. Bio ou pas bio
  • 4. Le fruité
  • 5. « À consommer de préférence avant… »
  • 6. Une huile pour quel usage ?
  • 7. Apprendre à déguster
  • 8. Le marché des huiles d’olive

→ Test Que Choisir : Comparatif Huiles d’olive

En résumé

  • L’huile d’olive est un produit très réglementé (pays d’origine, date de durabilité minimale…).
  • Il ne faut pas se fier au packaging des huiles d’olive (couleurs provençales, édition limitée, rameaux d’oliviers…).
  • Une huile d’olive vierge extra doit être obtenue par un procédé mécanique (pressage), sans traitement chimique ni chauffage susceptible d’altérer sa qualité.
  • L’huile d’olive ne se bonifie pas en vieillissant, elle baisse en qualité à partir de son pressage, plus ou moins vite selon sa qualité de départ.
  • Les tarifs vont de 5 à 50 € le litre.
  • Pas besoin de prendre une huile vierge extra pour cuisiner, une huile vierge est largement suffisante.
huile intro

L’origine

La mention de la provenance est obligatoire sur l’étiquette des huiles commercialisées dans l’Union européenne. Elle indique à la fois l’origine des olives et le lieu de production de l’huile. Le consommateur n’est pas forcément mieux informé pour autant, car la plupart des produits proposés dans le commerce sont des mélanges d’huiles de diverses provenances (Espagne, Italie, Grèce, Tunisie…) reconnaissables à des mentions comme « huiles d’olive de l’Union européenne » ou même « assemblage d’huiles d’olives originaires de l’UE et non originaires de l’UE » (autant dire le monde entier !). L’indication d’un pays d’origine unique n’apporte pas forcément plus de précision, notamment lorsqu’il s’agit de très gros producteurs d’huile d’olive comme l’Espagne (qui pourvoit à elle seule environ 50 % du marché mondial), l’Italie ou la Tunisie, où tous les niveaux de qualité coexistent.

Toutefois, si l’on recherche une huile typée, le mieux est d’orienter son choix vers des produits bénéficiant d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) ou protégée (AOP), qui garantit le lien entre le produit et son terroir, entendu au sens large (sol, climat, savoir-faire). On compte près d’une centaine d’appellations d’origine en Europe, dont 42 en Italie, 26 en Espagne et 8 en France.

Les 8 appellations françaises

  • AOP huile d’olive de Corse
  • AOP huile d’olive de Nîmes
  • AOP huile d’olive de Nyons
  • AOP huile d’olive de la vallée des Baux-de-Provence
  • AOP huile d’olive de Haute-Provence
  • AOP huile d’olive d’Aix-en-Provence
  • AOP huile d’olive de Nice
  • AOP huile d’olive de Provence

 

huile mention origine

 

Une vérification qui permet d’éviter les fausses huiles de terroir parfois vendues sur les marchés provençaux, les foires locales ou les stands de bord de route. Si l’origine France n’est pas clairement indiquée, il s’agit généralement de produits d’assemblage issus de l’Union européenne que l’on trouve pour moitié moins cher en grandes surfaces.

→ Plus d’informations sur les AOP et AOC des huiles d’olive

 

L’huile d’olive et le monde

À l’échelle mondiale, 97,11 % de la production d’huile d’olive provient du bassin méditerranéen où se trouvent les pays traditionnellement producteurs. 70,8 % de la production planétaire provient plus précisément des pays de l’Union européenne et principalement de l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Mais l’huile d’olive est désormais produite tout autour du globe et des oliviers sont cultivés aux États-Unis, dans une grande partie de l’Amérique du Sud et même en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Les principaux pays producteurs d’huiles d’olive (campagne 2016-2017)

Production en tonnes Évolution par rapport à la campagne 2015-2016 Remarques
Production mondiale 2 713 800 -14,11 %
Espagne  1 311 300 L’Andalousie concentre 82 % de la production nationale.
Grèce 260 000 -18,75 %
Italie  243 000 -48 % Historiquement au deuxième rang des producteurs européens, l’Italie subit une grave crise notamment en raison des maladies touchant les oliviers dans le sud du pays.
Turquie 177 000 +23,78 % Grande productrice, la Turquie exporte peu son huile.
Maroc 110 000 -28,57 % Le Maroc exporte peu son huile.
Tunisie 100 000 -15,38 % La Tunisie exporte 75 % de sa production, essentiellement vers l’Europe.

Source : Flos Olei 2018

 

Bio ou pas bio

bio pas bio
Exemples d’huiles d’olive bio disponibles dans le commerce.

Les huiles d’olive portant le logo AB se multiplient dans les grandes surfaces. Mais attention, si la certification « agriculture biologique » garantit l’absence de traitement chimique des olives, elle n’a pas d’impact sur la qualité gustative de l’huile, ni sur la présence des autres contaminants que nous recherchons lors de nos tests, à savoir les huiles minérales et certains plastifiants.

Les méthodes de culture bio limitent drastiquement la présence de résidus de pesticides. Toutefois, les huiles d’olive conventionnelles affichent habituellement des taux de contamination par des résidus de pesticides assez bas par rapport aux autres cultures fruitières ou légumières.

 

Le fruité

On classe le fruité d’une huile d’olive selon trois familles de goût.

Le fruité vert

Le fruité vert caractérise les huiles issues d’olives récoltées quelques jours avant leur pleine maturité, quand leur couleur est « tournante » ou légèrement « purpurine », c’est-à-dire qu’elle passe du vert au mauve. Ce sont souvent les plus qualitatives, car les plus aromatiques et les plus riches en polyphénols. Au nez et en bouche, les sensations herbacées dominent. On peut y trouver des arômes d’artichaut, de poivron et de fruits verts. Ces huiles peuvent présenter de l’ardence et/ou de l’amertume, dues à la fraîcheur des olives au moment de la trituration (opération visant à extraire l’huile des olives).

Les huiles italiennes sont particulièrement réputées pour leur fruité vert mais on en trouve également en France, en Andalousie ou dans le nord de la Catalogne.

huile fruite vert

Le fruité mûr

Le fruité mûr s’obtient avec des olives récoltées mûres et noires. L’huile a alors des saveurs plus douces (peu ardentes et peu amères) et rondes en bouche, avec des arômes d’amande, de fruits rouges ou jaunes, de tilleul ou des arômes floraux.

Les huiles espagnoles ou tunisiennes offrent majoritairement des fruités mûrs. En France, les huiles AOP de Nîmes et de Nyons également.

huile fruite mur

Le fruité noir

Le fruité noir, enfin, est élaboré selon une méthode ancestrale nécessitant un début de fermentation des olives dans des conditions contrôlées (oxygène, temps et température). Il en résulte une huile crémeuse, aux arômes particuliers de cacao, de champignons et de sous-bois, appréciée de certains amateurs.

huile fuite
Le moment de la récolte influe sur le fruité des olives.

 

« À consommer de préférence avant… »

La mise en bouteille, et non l’année de récolte, détermine la date optimale de consommation.

Pour garantir un produit loyal jusqu’au bout de sa commercialisation, une huile d’olive vierge extra doit être d’une qualité irréprochable à son embouteillage afin de minimiser sa courbe du vieillissement. Mais elle doit aussi afficher une DDM (date de durabilité minimale, anciennement DLUO) raisonnable afin de limiter l’impact des altérations liées au stockage de ce produit fragile.

La DDM est obligatoire et indique la durée pendant laquelle l’huile doit conserver toutes ses qualités. Mais attention, fixée par les fabricants eux-mêmes, elle varie selon les marques d’un à deux ans à compter de la mise en bouteille. De plus, elle n’est pas calculée à partir de l’année de récolte mais de celle de la mise en bouteille. Or, beaucoup de produits de grande consommation mélangent des huiles de millésimes différents : on peut ainsi trouver une huile composée de 15 % de 2016, 30 % de 2017 et le reste en 2018, avec une date limite affichée en fonction de la date d’embouteillage ! Et dans les faits, les DDM les plus longues ne garantissent pas nécessairement des produits impeccables. Or, contrairement au vin, l’huile d’olive vieillit mal. Seule garantie pour le consommateur : l’indication de la date de récolte des olives, hélas rarement mentionnée sur les bouteilles et habituellement réservée aux huiles très haut de gamme. Dans tous les cas, mieux vaut consommer l’huile d’olive au cours de son année de production et dans les trois ou quatre mois après l’ouverture de la bouteille. Il faut aussi la conserver dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière et de la chaleur, car elle est très sensible à l’oxydation et au rancissement qui en résulte. Pour limiter son rancissement, mieux vaut utiliser un huilier, par exemple en grès, où transvaser la quantité d’huile dont on a besoin pour manger ou cuisiner, et laisser la bouteille à l’abri dans un placard.

huile DDM
La mise en bouteilles, et non l’année de récolte, détermine la date optimale de consommation.

 

Une huile pour quel usage ?

Suave ou fruitée, fraîche ou longue en bouche, d’une grande finesse ou d’une rusticité intense, la palette gustative des huiles d’olive est très riche. Il en va donc de l’huile d’olive comme du vin. Son marché est très segmenté, du tout-venant aux grands crus.

Grande favorite des consommateurs français, l’huile de catégorie vierge extra regroupe en principe le haut de gamme des huiles d’olive vierges qui doivent toutes obligatoirement être obtenues par procédé mécanique (pressage), sans traitement chimique ni chauffage susceptible d’altérer sa qualité. Mais pour décrocher le qualificatif « extra », elles doivent également répondre à des critères chimiques et sensoriels précis censés garantir « l’usage des meilleures olives et l’embouteillage des meilleures huiles ».

Dans cette catégorie reine, les écarts de qualité demeurent très grands. Ainsi, une huile de Toscane produite à quelques dizaines d’hectolitres sur un terroir d’exception ou une huile catalane primée dans de prestigieux concours internationaux peuvent dépasser les 50 €/l, quand le prix plancher des produits industriels démarre à 4 ou 5 €/l. Ces derniers ne sont pas nécessairement de mauvaise qualité, mais ils manquent généralement de caractère car ils résultent d’assemblages de plusieurs huiles provenant de régions (voire de pays) et de variétés différentes, afin d’obtenir au final une qualité et un goût acceptables du plus grand nombre mais par conséquent uniformisé. Ils conviennent parfaitement pour la cuisson, car la plupart des arômes de l’huile sont détruits par la chaleur. Nul besoin, donc, de prendre une huile vierge extra pour cuisiner, une huile vierge (moins riche en goût mais tout aussi sûre d’un point de vue sanitaire) sera largement acceptable pour cet usage.

On a donc tout intérêt à avoir plusieurs huiles dans son placard, l’une, basique, pour la cuisine, et les autres, plus subtiles, que l’on appréciera pleinement sur des préparations crues.

huile salade cuisson

 

Attention enfin, l’apposition des termes « première pression à froid » sur une huile d’olive n’est plus autorisée. Non prévue par la réglementation, cette mention signifie en effet que l’huile est obtenue par un chauffage à moins de 27 °C qui n’altère pas ses qualités. Or c’est aujourd’hui un prérequis pour toutes les huiles d’olive vierge extra, ce qui rend cette mention obsolète. Autrefois, une deuxième pression avec de l’eau chaude était nécessaire pour extraire la totalité de l’huile. Grâce aux progrès techniques, elle n’est plus utile et cette mention est devenue un pur argument de vente (illicite). De même, la mention « récolte manuelle » n’est pas prévue par la réglementation.

 

Apprendre à déguster

Votre palais sera toujours votre meilleur guide. Comme pour le vin, il faut donc apprendre à déguster les huiles d’olive afin d’apprécier pleinement leurs différences.

Attention toutefois à vous fier à votre palais plus qu’à votre nez : une huile au parfum puissant ne sera pas forcément riche en goût, et inversement.

On distingue ainsi les huiles de type « fruité vert » aux saveurs végétales (herbe, foin coupé, poivron, artichaut, tomate verte…), car elles proviennent d’olives récoltées presque vertes, alors que les huiles de type « fruité mûr » auront des saveurs plus douces. À ne pas confondre avec le « fruité noir », caractéristique de l’AOC Provence en « olives maturées ». Ce type de produit est élaboré selon une méthode ancestrale nécessitant une phase de fermentation des olives dans des conditions bien particulières. Il en résulte une huile crémeuse, aux arômes de cacao, de champignons et de sous-bois, appréciée de certains amateurs. Néanmoins, toute trace de fermentation constituant, vis-à-vis de la réglementation européenne, un défaut organoleptique, ce type d’huile est classé « vierge » et non « vierge extra ».

 

Le marché des huiles d’olive

huile marche

 

Tributaire de l’engouement pour le régime crétois, la consommation d’huile d’olive en France est stable depuis les années 2000, après avoir triplé en 15 ans. Elle est la quatrième huile la plus consommée derrière l’huile de tournesol, l’huile de colza et l’huile de palme (la consommation de cette dernière étant largement due à sa présence dans les aliments transformés) et la seconde en termes d’achat en grande distribution derrière le tournesol. Les foyers français achètent en moyenne 8,9 litres d’huile par an.

Notre production nationale, très modeste (1 % de la production mondiale), reste en marge par rapport à notre consommation. Sur ces vingt dernières années, elle n’a représenté que 4,4 % de la consommation hexagonale, largement dominée par l’Espagne – leader en conventionnel –, l’Italie et la Tunisie – leader dans l’huile d’olive bio. L’huile française se positionne essentiellement dans le marché haut de gamme avec des produits vendus autour de 25 € le litre.

Enfin, dans la catégorie des huiles d’olive extra vierges, préférées des Français, l’huile d’olive bio est en progression et représente aujourd’hui plus de 10 % du marché. Avec des prix variant de 5 € le litre pour certaines huiles tunisiennes à 25 € pour des huiles AOP françaises !

Du côté des marques présentes en France, les leaders de l’huile d’olive vierge extra (hors bio) sont Puget (20 % de part de marché), puis Carapelli (9 %) et Terra Delyssa. Mais devant ces marques bien identifiées du public, ce sont les marques de distributeurs (MDD) qui dominent le marché avec 45 % des parts de marché.

En bio, Carapelli, premier gros huilier à avoir proposé une gamme bio dans l’Hexagone, est toujours leader en parts de marché devant Puget, Soléou puis Tramier. Attention, malgré le nom à consonance française de certains de ces huiliers, leurs produits de milieu de gamme (à environ 20 €/l) ne contiennent pas d’huile française, à l’exception notable du château de Montfrin.

Nutrition, santé et régime crétois

Les huiles d’olive, à l’instar des huiles d’arachide et de tournesol oléique (variété particulière de tournesol), sont composées en majorité de lipides mono-insaturés aussi appelés omégas 9. Ces acides gras, neutres pour l’organisme, procurent aux huiles une résistance aux hautes températures qui les rend stables à la cuisson, même en friture.

Le profil lipidique de l’huile d’olive, composée à 80 % d’omégas 9 et pauvre en omégas 3, ne présente pas d’intérêt particulier pour la santé. C’est en revanche l’huile la plus riche en antioxydants et plus particulièrement en polyphénols, tocophérols et vitamine E. Cette richesse en antioxydants lui confère des vertus santé indéniables et lui vaut d’être un des piliers du régime crétois (ou régime méditerranéen), lequel réduit le risque d’infarctus, d’AVC, de diabète de type 2 mais aussi de cancers, de maladies inflammatoires, etc.

→ Test Que Choisir : Comparatif Huiles d’olive

Marie-Noëlle Delaby

 

28 août 2019

Crème solaire : bien protéger sa peau du soleil

Le soleil, c’est bon pour le moral mais pas pour la peau. Sans la protection de vêtements couvrants et/ou d’une crème solaire efficace, l’exposition prolongée engendre des coups de soleil mais surtout, à long terme, des cancers de la peau (mélanomes, carcinomes) et un vieillissement cutané. Voici nos critères pour choisir la « bonne » crème solaire, c’est-à-dire celle qui convient le mieux à votre peau.

SOMMAIRE

Pour quel indice opter ?

La réglementation a mis de l’ordre dans les allégations : il existe désormais quatre catégories de protection et huit indices, aussi appelés FPS (facteur de protection solaire). Les indices 6 et 10 correspondent à une protection « faible » ; à 15, 20 et 25, on passe à la protection « moyenne » ; la « haute protection » correspond aux indices 30 et 50 tandis qu’à 50+, on atteint la « très haute protection ». Les expressions telles que « écran total » ont été interdites car aucune crème ne filtre 100 % des rayons ultraviolets (UV) du soleil.

Hormis le cas particulier des enfants (voir ci-dessous), l’indice adapté dépend de votre type de peau : les plus élevés conviennent aux carnations très claires avec des yeux bleus ou verts et des cheveux blonds ou roux ; les peaux mates qui ne connaissent pas le coup de soleil se contenteront d’une faible protection. Tout cela est à nuancer selon le contexte : au ski, même les bruns ténébreux opteront pour un indice 50 alors que, pour une exposition de courte durée au printemps, les teints de porcelaine pourront se contenter d’un indice 10.

Pour choisir en connaissance de cause, rien de tel que de savoir à quoi correspondent réellement les indices. Ils reflètent la transmission à la peau des UV selon la formule : 1/indice. Avec une crème indice 6, la quantité d’UV transmise sera de 1/6, soit 16,6 % ; avec une crème d’indice 50, elle sera de 2 %. Il y a donc peu de différence entre les indices proches : 25 est considéré comme protection « moyenne » alors que la crème ne laisse passer que 4 % des UV, 30 entre dans la catégorie « haute protection » avec 3,33 % d’UV non filtrés.

Précisons que les UV considérés lorsqu’on calcule l’indice sont les UVB. Ce sont les plus « méchants » à court terme, les responsables des coups de soleil. Mais les UVA sont eux aussi redoutables : s’ils ne laissent pas de traces visibles, ils sont tout aussi impliqués dans la genèse des cancers cutanés. La réglementation impose donc depuis 2006 que les crèmes protègent contre les deux types d’UV, avec un rapport de 1 à 3 : une crème qui affiche un facteur de protection solaire (FPS) de 30 devra garantir une protection contre les UVA d’indice 10. Malheureusement, comme le montrent nos tests, la protection contre ces deux types d’UV n’est pas toujours conforme à l’indice affiché.

Appliquer souvent et généreusement

Si, d’ordinaire, nous incitons à la modération dans le domaine cosmétique, pour les produits solaires, c’est tout le contraire. Car la quantité appliquée influe considérablement sur la protection apportée. Pour calculer l’indice de protection d’une crème, les fabricants, et les laboratoires à qui nous confions nos analyses, se basent sur une norme qui prévoit l’application d’une quantité précise de produit : 2 mg/cm2 de peau. C’est un seuil en deçà duquel on ne peut pas descendre si on veut obtenir des résultats reproductibles. Pourtant, « dans la vraie vie », personne ou presque ne met cette dose. Selon les données disponibles, cela tourne plutôt autour de 0,5 mg/cm2.

Nous avons procédé à un test « maison » pour voir si ces données se confirmaient pour les plus jeunes, avec lesquels on est a priori plus vigilant. Une douzaine d’enfants de salariés de Que Choisir ont accepté de se faire tartiner de crème par leurs parents sans aucune contrepartie, telle que baignade ou jeux de plage ! Les résultats sont un peu meilleurs mais encore loin de la quantité théorique : 1 mg/cm2 en moyenne. Vu les différences entre les familles, nous avons calculé la médiane. Elle se situe à 0,75 mg/cm2, un chiffre proche des données connues. Or, la diminution de la protection n’est pas proportionnelle à celle de la dose. Si on n’applique que 1 mg/cm2 de peau d’une crème indice 50, au lieu de laisser passer 2 % des rayons UV (1), elle en laisse passer 14 % ; à 0,5 mg, 33 %. Alors, mettez de la crème généreusement et renouvelez régulièrement l’application, surtout après la baignade.

Quelle crème choisir pour son enfant ?

Un bébé devrait être systématiquement couvert de vêtements légers, voire de vêtements anti-UV, d’un chapeau et laissé à l’ombre. Un principe qu’il est de moins en moins réaliste de vouloir appliquer à la lettre à mesure que l’enfant grandit. Il faut alors appliquer de la crème solaire régulièrement sur les parties du corps non recouvertes. L’indice choisi doit être le plus élevé possible, car l’exposition au soleil sans protection pendant l’enfance est un facteur de risque de cancer cutané à l’âge adulte.

Doit-on opter pour une crème solaire « spécial enfant » ? Certes, il y a une part de marketing dans les mentions relatives aux enfants qui sont souvent synonymes de prix à la hausse. Mais notre dernier test de crèmes solaires pour enfants nous a permis de constater que les allergènes étaient quasiment absents. Il semble donc que les fabricants veillent à proposer des formules plus sûres pour leurs gammes destinées aux plus petits. Bien sûr, une crème pour enfants peut sans inconvénients être utilisée par toute la famille.

Que valent les crèmes solaires bio ?

L’intérêt des cahiers des charges bio est qu’ils excluent plusieurs composés indésirables ; en revanche, les cosmétiques biologiques ne sont pas, par principe, exempts d’allergènes. Au sein de la gamme « spécial enfants », les différences ne sautent pas aux yeux, du point de vue de la composition, entre les crèmes bio et les conventionnelles. Côté efficacité, les premières ont tendance à se distinguer par une protection anti-UVA insuffisante.

On a longtemps cru que les produits bio prenaient l’avantage concernant la préservation de l’environnement marin. En effet, les filtres chimiques, relargués dans la mer lorsque nous nous baignons, sont très toxiques pour les algues dont dépend la survie des coraux. Tourisme de masse et utilisation généralisée des crèmes solaires engendrent un phénomène de blanchiment des coraux, synonyme de mort. L’idée que les filtres physiques utilisés dans les produits bio (dioxyde de titane et oxyde de zinc) ne provoquaient pas ce phénomène a longtemps prévalu. Malheureusement, certaines études montrent qu’ils en sont bel et bien capables.

Nanoparticules : à surveiller

Les crèmes solaires sont un des rares produits où l’on peut retrouver la mention [nano] à la suite d’un ingrédient sur la liste de composition. Elle signifie que l’ingrédient en question a été utilisé sous forme nanométrique, donc à une taille infiniment petite (un nanomètre égale un millionième de millimètre). Cette précision n’a rien d’anodin, car les nanomatériaux présentent des propriétés spécifiques : un composé peut voir son comportement habituel complètement modifié lorsqu’il passe à la taille nanométrique. Cette particularité complique considérablement l’évaluation de la sécurité des nanomatériaux, dont de nombreux aspects échappent encore aux scientifiques.

Les avis du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (Scientific Committee on Consumer Safety [SCCS]) portant sur les composés concernés ne sont guère rassurants, car ils sont émaillés de questions sans réponses. Ainsi, l’avis sur le dioxyde de titane admet noir sur blanc : « Il est important de noter que l’évaluation des nanomatériaux en général souffre encore d’importantes lacunes dans les connaissances. Il y a aussi des incertitudes quant à la validité des tests utilisés. » Même si les experts concluent à la sécurité du dioxyde de titane pour la peau, ils mettent en garde contre sa toxicité par inhalation et recommandent de ne pas l’utiliser dans les formules en poudre ou en spray. La toxicité par inhalation est d’ailleurs une des préoccupations majeures concernant les nanomatériaux en général, car leur taille leur permet de pénétrer très profondément dans le système respiratoire et de passer dans le sang via les alvéoles pulmonaires. C’est pourquoi l’oxyde de zinc a été interdit dans les sprays.

Toutes les incertitudes sur la sécurité des nanoparticules ont incité le monde de la cosmétique bio à la plus grande prudence. Les cahiers des charges excluent donc l’utilisation d’ingrédients sous forme « nano ». Mais cette interdiction n’est pas facile à respecter dans le cas des produits solaires, car les filtres traditionnellement utilisés en cosmétique bio – l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane – sont des barrières physiques qui ont une fâcheuse tendance à laisser des traces blanches sur la peau. Plus les particules sont fines, moins les traces sont visibles. Toute la difficulté consiste à miniaturiser le plus possible les deux substances sans atteindre la taille nanométrique. Un défi que les fournisseurs d’ingrédients n’étaient pas, ces dernières années, capables de relever. Le cahier des charges Cosmos, qui concerne la majorité des cosmétiques bio vendus en France (ceux labellisés Ecocert, Cosmebio et BDIH) admet donc l’utilisation de nanoparticules pour les filtres solaires mais encadre leur teneur.

Reste la question de la fiabilité de l’étiquetage. Selon la réglementation, les fabricants qui utilisent des nanoparticules dans leurs produits doivent le signaler en faisant apparaître la mention [nano] à la suite de l’ingrédient concerné. Or nos analyses ont montré que cette obligation n’était que rarement respectée. Les contrôles des Fraudes ont confirmé ces fréquentes entorses à la loi.

(1) En calculant 100/indice de protection, on aboutit au pourcentage de rayons UV non filtrés par la crème.

Fabienne Maleysson

15 août 2019

Valise : choisir le bon bagage

 Souple ou rigide ? En plastique ou aluminium ? Avec cadenas ou non ? Que vous partiez pour un week-end, une semaine ou un mois de vacances, sur une compagnie classique ou low cost, notre guide vous permettra de choisir la valise qui conviendra le mieux à vos besoins.

Quelle taille et type de valise choisir

Le marché des bagages est varié, entre les valises, souples ou rigides, les sacs à dos, les serviettes… Selon la durée de votre voyage, vos habitudes et vos besoins, votre choix se portera sur des modèles différents.

Les adeptes des courts séjours préféreront les valises cabine de 40 à 56 cm de hauteur. Elles permettent d’embarquer le nécessaire pour quelques jours, sans avoir à enregistrer son bagage en soute. Cela fait gagner du temps (à l’enregistrement, mais aussi à la sortie de l’avion) et de l’argent, car les compagnies low cost font souvent payer l’enregistrement d’une valise. N’oubliez pas de vérifier et respecter les dimensions maximales autorisées par la compagnie : il n’existe pas de standard international et les restrictions varient parfois fortement.

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Dispositif de contrôle de la taille des valises cabine.

Un petit sac à dos a les mêmes avantages que la valise cabine, mais peut aussi (suivant sa taille) se glisser sous le siège devant vous, plutôt que d’être mis dans les compartiments à bagage. Il y a donc moins de risque de devoir le mettre en soute si l’avion est plein. Certaines compagnies acceptent les grands sacs à dos comme bagage à main s’ils ne sont pas remplis, mais ce n’est pas le cas de toutes : vérifiez-le avant de vous rendre à l’aéroport.

Pour des vacances d’une à deux semaines, mieux vaut s’orienter vers une valise de 65 à 75 cm de haut. Pour des vacances de 3 semaines, les valises 81 cm peuvent être une solution, mais attention de ne pas trop les remplir pour ne pas dépasser le poids autorisé pour les bagages en soute (en général, 23 kg). De plus, ces valises XL ne rentrent pas dans tous les coffres de voiture.

Ces règles dépendent avant tout de vos habitudes et de la destination (une combinaison de ski prend plus de place qu’un maillot de bain !). Pour plus de modularité, certaines valises proposent des soufflets extensibles.

Avantages et inconvénients des valises souples et rigides

Les valises souples ont pour principal avantage leur poids, ce qui est particulièrement important lorsqu’il s’agit de bagages cabine que l’on garde tout le temps avec soi. Elles offrent plus de possibilité d’optimisation, grâce à la présence éventuelle de soufflets d’extension et, selon leur structure, peuvent prendre moins de place lorsqu’elles sont rangées. Les valises souples protègent moins bien le contenu du bagage : ce n’est pas très grave en cabine, mais peut engendrer de mauvaises surprises en soute. Elles ne sont pas toutes étanches.

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Valise avec soufflets d’extension.

Les valises rigides sont en général plus lourdes, mais aussi plus protectrices pour leur contenu : non seulement contre les chocs, notamment lors de leur maniement à l’aéroport et de leur rangement en soute, mais aussi contre les tentatives de vol. Équipée d’un cadenas, la valise rigide sera plus difficile à ouvrir que la valise souple (par exemple avec un couteau). Les modèles rigides sont plus lourds, mais aussi plus étanches. Leur volume n’est pas modifiable.

Notre test sur les valises cabine a montré que la présence d’un traitement de surface contre l’eau pour les valises souples n’empêche pas la pluie de s’infiltrer par les fermetures à glissière de certains modèles. Les valises rigides peuvent souffrir du même problème.

 

Solidité, légèreté : tout savoir sur les matières

Les valises souples

Les valises en tissu ont l’avantage d’être légères et pas trop chères ; en revanche, elles ne sont pas toutes résistantes aux intempéries. Pour réduire le risque de voir vos affaires trempées, choisissez un modèle enduit (téflon, polyuréthane…). Autre désagrément du tissu : il peut se tacher, voire se déchirer ou se percer. Le nylon balistique ou un tissu Cordura offrent une bonne résistance à l’abrasion et à la déchirure, mais sont réservés aux valises haut de gamme.

Les valises rigides

Les premières valises rigides étaient en ABS (acrylonitrile butadiène styrène). Cette matière est plus protectrice que le tissu mais, bien qu’antichoc, peut se casser à la suite de manutentions brutales dans les aéroports. En outre, elle a tendance à jaunir avec le temps.

Pour éviter ce désagrément, les fabricants ont créé des valises en polycarbonate ou polypropylène. Ces matières sont plus résistantes que l’ABS et encore plus légères – mais aussi plus chères. Le revêtement peut se déformer lors d’un choc, mais il suffit d’exercer une pression contraire pour le remettre en place.

Attention, certaines valises sont constituées d’un mélange de polyacrylate et ABS. Elles ne sont pas aussi légères et performantes que les 100 % polyacrylate.

Samsonite a créé le Curv, une superposition de fibres de polypropylène qui forme un matériau très résistant, même à basse température. Il est, de plus, ultra-léger. On le retrouve dans les gammes Lite-Shock et Cosmolite.

Certaines valises haut de gamme sont en aluminium, à l’instar de la valise cabine Rimowa Topas. Ce revêtement se patine avec le temps, car l’aluminium est sensible à la rayure, mais cela lui donne un certain cachet. Ce matériau est très résistant, mais bien plus lourd que le polypropylène ou polyacrylate.

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À gauche une valise en Curv de Samsonite, à droite une valise en aluminium de Rimova.

Les marques en présence

Paradoxalement, alors que le marché du bagage se porte bien, en partie grâce à l’augmentation du trafic aérien (+4 % d’ici 2020) qui entraîne mécaniquement la hausse du nombre de valises vendues, le nombre d’acteurs sur ce secteur est limité. Il est dominé par deux sociétés : l’américaine Samsonite (40 % de parts de marché en France, 50 % au niveau mondial) et la française Delsey (30 % de parts de marché en France). Ces deux marques représentent 75 % des ventes mondiales de valises. Grâce à leur savoir-faire, elles maintiennent à distance la concurrence des bagages low cost. Les maroquiniers comme Louis Vuitton et Lancel proposent surtout des articles de voyage de luxe et s’adressent à une clientèle restreinte. Il existe aussi des fabricants de sacs à main, de bagages et de maroquinerie comme Longchamp, ou de sac à dos comme Eastpack, dont nous avons testé le modèle Tranverz XS.

Les hypermarchés dominent la distribution (35 % des ventes) suivis de près par les spécialistes de bagagerie (environ 28 %). Ces derniers souffrent de la concurrence exacerbée des sites de vente en ligne (presque 25 %). Les grands magasins ferment la marche (un peu plus de 11 %).

Après avoir racheté la marque American Tourister en 1993, Samsonite a acquis la marque de luxe Hartmann, ainsi que High Sierra et le français Lipault. En 2016, il a avalé pour 1,8 milliard de dollars le fabricant de bagages haut de gamme Tumi.

L’allemand Rimowa fait, lui, partie du groupe de luxe LVMH.

 

Deux ou quatre roues ?

À l’exception des sacs à dos, toutes les valises, petites et grosses, sont désormais dotées de roues. Les modèles à 4 roues multidirectionnelles sont les plus prisés car elles rendent la valise très maniable : elle suit vos mouvements tout en restant près de vous. Par contre, les 4 roues étant proéminentes, elles peuvent s’abîmer lors des chocs importants.

Les valises avec 2 roues ont l’avantage d’avoir plus d’espace intérieur pour un même encombrement. Cependant, elles sont un peu moins maniables car elles sont unidirectionnelles et doivent être penchées pour être tirées. Les roues étant en partie cachées dans la valise, elles sont protégées des chocs.

Les roues en plastique dur sont bruyantes sur les surfaces irrégulières. Celles avec un revêtement un peu plus souple sont plus discrètes et amortissent mieux les vibrations. Les roulements à billes assurent plus de confort et de longévité.

Lors de l’achat, vérifiez la bonne stabilité verticale du bagage (grâce à des plots pour les modèles à 2 roues) ainsi que la présence de protection (antiprojection et antifrottement) au niveau des roues pour les valises en tissu.

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Une valise Delsey équipée de 4 roues et une autre avec 2 roues.

Les rangements et l’ergonomie

Une valise cabine avec un compartiment spécifique pour placer votre ordinateur, tablette ou produits liquides vous facilitera le passage des contrôles de sécurité à l’aéroport, où il vous sera demandé de retirer ces produits du bagage.

Côté rangements, certaines valises se contentent des sangles intérieures, quand d’autres ajoutent quelques poches zippées et que les modèles plus haut de gamme renferment plusieurs compartiments avec des séparateurs rigides (Rimowa, par exemple). Ce n’est pas indispensable, mais c’est un plus bienvenu.

Une fermeture Éclair peut cacher un soufflet pour augmenter le volume de la valise. Dans le cas des bagages à main, vérifiez que la valise répond toujours aux dimensions maximales autorisées en cabine lorsqu’elle est en capacité maximale.

Les poignées télescopiques sont utiles, car elles facilitent la maniabilité, mais ont la fâcheuse tendance à grignoter de l’espace intérieur. La valise dotée d’une poignée avec une seule branche télescopique sera plus spacieuse que celle équipée d’une poignée avec 2 tiges rétractables. Vérifiez la qualité des poignées, qui doivent être confortables à utiliser même lorsque la valise est pleine.

 

Faut-il choisir un cadenas TSA ?

Installer un cadenas sur sa valise peut être utile pour deux raisons : éviter les regards indiscrets de personnels peu scrupuleux, mais aussi pour éviter que la valise ne s’ouvre toute seule sous la pression si elle est trop chargée.

Mais si vous voyagez aux États-Unis, sachez que pour des raisons de sécurité, depuis le 11 septembre 2001, les douaniers ont le droit d’ouvrir votre bagage pour en vérifier le contenu. En votre absence, ils n’hésiteront pas à couper votre cadenas avec une pince, voire à éventrer votre bagage. Outre les dégâts sur la valise, cela entraîne un risque de perte de son contenu. Pour éviter cette mésaventure, il existe des fermetures dites «  TSA » (Transport Security Administration). Il s’agit de cadenas, à code ou à clé, que les douaniers américains peuvent ouvrir puis refermer grâce à une clé spéciale, pour mener leur inspection. Ces cadenas sont repérables grâce à un petit logo losange rouge. À l’achat de la valise, le code par défaut est 000 : n’oubliez pas de le changer.

Certaines valises possèdent un tel cadenas intégré. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’en acheter. Mais attention, nos tests montrent que toutes les fermetures Éclair ne résistent pas à la pression. Cadenas ou pas, elles sont alors faciles à ouvrir pour qui voudrait se servir dans votre bagage.

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Un cadenas TSA et une valise avec cadenas intégré.

Les valises connectées clouées au sol ?

Les valises n’échappent pas à la vague des objets connectés. Ainsi, certaines marques développent des modèles géolocalisables, équipés d’un lecteur d’empreintes, qui peuvent servir de station de recharge pour smartphone ou ordinateur, voire qui disposent d’un système de pesée intégrée. Des valises autonomes, qui vous suivent à la trace, commencent même à apparaître.

Problème : ces valises (encore très chères) sont équipées de batteries au lithium… qui sont interdites dans les soutes des avions, à cause de leur risque d’explosion. Plusieurs compagnies américaines ont d’ores et déjà annoncé des restrictions pour les bagages «  intelligents » dont la batterie ne peut pas être retirée. Si vraiment vous comptez craquer pour l’un de ces modèles connectés, vérifiez donc que la batterie est amovible.

 

Les astuces utiles

  • Des valises aux coloris très voyants seront plus faciles à repérer sur le tapis à bagages de l’aéroport.
  • Un porte-étiquette intégré à la valise sera plus solide qu’un simple autocollant remis par la compagnie.
  • Les sangles ou poignées peuvent s’accrocher au tapis lors du transport de la valise : moins il y en a, mieux c’est.
  • Deux à dix ans pour les valises Delsey, dix ans pour celles de Samsonite, trente ans pour Eastpack… Avant l’achat, n’oubliez pas de vérifier la durée de garantie du produit.
5 août 2019